mardi 16 décembre 2008

Réjean Tremblay Contre-Attaque

Oui, ses téléromans sont un peu cheaps. Oui, il frôle la sénilité, il affectionne les filles trop jeunes pour lui, il est snob et malgré qu'il soit multimillionnaire (et s'efforce toujours de défendre d'autres multimillionnaires), il fait tout pour éviter de payer des taxes quand il achète des encyclopédies usagées à L'Échange.

Et, oui, ses chroniques ressassent toujours les mêmes sujets. Mais il y a des sujets qu'on croyait pouvoir éviter une fois les années 60 terminées, une fois deux référendums passés, une fois la Nation Québécoise acceptée au Canada Anglais.

Mais non, le racisme latent du Good Ol'Canadian envers le Québécois moyen refait surface, encore au hockey. Cette fois, c'est Pat Quinn, cet ancien entraîneur-chef des Maple Laughs de Toronto, maintanant à la barre de Team Canada aux championnats mondiaux junior, qui affirme que les joueurs du Québec ne sont pas assez 'mâles' pour être les égaux de leurs collègues des autres provinces.

La ministre de l'éducation, des loisirs et du sport au Québec, Michelle Courchesne, réagit ici. Le commissaire de la Ligue de Hockey junior majeur Du Québec, Gilles Courteau, réagit ici. Ronald King, de La Presse, est égal à lui-même, ici.

Mais cette fois-ci, c'est le vénérable (et vétérable) Réjean Tremblay qui remporte la palme de la meilleure défense, qui est en fait l'attaque, tout en recyclant le même texte sur la Race qu'il nous sert depuis une dizaine d'années au moins, qu'il rafraîchit de certains paragraphes pertinents à chaque fois. Un deux pour un, quoi.

J'aurais ajouté que La Belle Province a fourni à la Ligue Nationale la plupart de ses durs-à-cuire, de Donald Brashear à Georges Laraque en passant par Peter Worrell, Jean-Luc Grand-Pierre et André Roy, ainsi que des joueurs qui ''vont dans le traffic'' comme Sidney Crosby, Steve Bégin, Maxime Lapierre et François Beauchemin, ainsi que des joueurs complets qui n'ont pas peu de se battre et de frapper, comme Vincent Lecavalier, qui est aussi fort, talentueux et un meneur-né que Jarome Iginla...

mardi 9 décembre 2008

Les Grandes Règles De La Vie, Deuxième Partie

(suite de la première, évidemment)
#3: Les Québécois adorent chialer. Surtout contre leur gouvernement. Plus il l'haïssent, plus ils votent pour. Jusqu'à ce que l'opposition soit presque baillonnée, là, c'est la fin, et la prochaine fois, c'est l'opposition qui rentre. Et le cycle recommence.

lundi 8 décembre 2008

Le Parti Libéral du Québec sur la “liste partielle” des clients du Rendon Group

Alors que j'effectuais des recherches sur l'implication de certaines compagnies de relations publiques américaines dans la guerre médiatique que livre Washington contre le gouvernement de Hugo Chávez au Vénézuela, je me suis aperçu que le nom du Parti Libéral du Québec figurait sur “la liste partielle des clients” du Rendon Group. (http://www.rendon.com/experience_client_list.php)

Dans une série de trois articles parus dans le quotidien La Jornada, de la ville de Mexico au mois d'août 2008, le journaliste José Steinsleger fait une description sommaire de quelques-unes des activités de cette entreprise.
( http://www.jornada.unam.mx/2008/08/06/index.php?section=opinion&article=020a2pol )

On y apprend entre autre que celle-ci a participé à la campagne de désinformation entourant l'invasion du Panama en 1989 (qui causa 7500 morts, selon le journaliste). C'est aussi le Rendon Group qui s'est occupé, juste avant la guerre du Golfe, de concocter l'histoire de la jeune fille qui aurait été témoin de l'incursion de soldats iraquiens dans une clinique kowétienne où ils auraient donné la mort à quinze bébés: "Non satisfaits de ce chiffre, le comité des Affaires Extérieures du Sénat a élevé à 312 le nombre de bébés assassinés, et l'opinion publique américaine en fut boulversée", affirme le journaliste. Il poursuit en disant: “Le 12 janvier 1991, le Congrès autorisa l'invasion militaire en Irak. Le journaliste Alexander Cockburn prouva dans sa chronique du Los Angeles Times que l'histoire des bébés n'était en fait qu'une tromperie... mais trop tard. Les bombes sont tombées sur Bagdad et les “correspondants de guerre” en Jordanie et en Arabie Saoudite ont “couvert” le massacre aérien depuis leurs hôtels, de la même façon que nous l'avons vu dans nos foyers: confortablement assis".

Le journaliste mentionne plusieurs autres cas de manipulation médiatique dont l'épisode des soldats iraquiens qui se rendirent en s'agenouillant devant des soldats américains afin de leur «demander pardon », les « 20 000 cartes sur lesquelles se trouvait inscrit le message “Merci de nous avoir libérés de Hussein” envoyées aux soldats américains stationnés au Koweit sans la participation d'un seul Koweitien et les images des troupes américaines accueillies dans les rues de la capital de l'émirat par les habitants de l'endroit, avec des milliers de petits drapeaux américains distribués par l'entreprise pour les besoins de la cause lors de la première guerre d'Irak.

Plus récemment, ce serait le Rendon Group qui, aux dires de l'auteur, aurait inventé « la pathétique histoire de la militaire Jessica Lynch, 19 ans, et sa rocambolesque opération de sauvetage de l'hôpital Saddam Hussein de Bagdad: Jessica a été capturée en 2003 durant une bataille sanglante, a résisté comme une lionne et a été maltraitée et violée par de sadiques médecins iraquiens. » « Mensonges, affirme Steinsleger, les médecins iraquiens ont donné du sang pour sauver la vie de Jessica, et les troupes spéciales l'ont sortie de l'hôpital sans même tirer un seul coup de feu. »2

Je crois qu'il est important d'informer l'opinion publique québécoise sur les activités de cette compagnie afin d'être en mesure de poser les questions qui sont de mise. À mon sens, celles-ci devraient être:

Pour quelles fins le Parti Libéral du Québec fait appel aux services de cette entreprise?

De quelle nature sont les opérations de relations publiques qu'a effectuées l'entreprise pour le compte du Parti Libéral?

Quels sont les coûts de l'embauche d'une multinationale américaine aussi importante et qui les défraie?

Dans quelle mesure notre société peut accepter que le parti qui la gouverne ou un quelconque autre parti fasse affaires avec des professionnels de la manipulation de masse, surtout quand on connaît la magnitude de leurs opérations?

En terminant, je suggère fortement au lecteur de visiter la page Internet sur laquelle on trouve la “liste partielle” des clients de l'entreprise (http://www.rendon.com/experience_client_list.php). Certaines informations sur les opérations que le Rendon Group a effectuées pour quelques-uns de ses clients sont disponibles, mais pas en ce qui concerne le Parti Libéral du Québec. De façon générale, on peut voir que le groupe s'occupe de reconstruire l'image en crise de certaines entreprises ou gouvernements, de promouvoir la privatisation et de monter des campagnes de “communication” dans des contextes de conflits internationaux. Dans ses deux autres articles, José Steinsleger documente les activités de l'entreprise au Venezuela et en Colombie:

www.jornada.unam.mx/2008/08/27/index.php?section=opinion&article=024a2pol -
www.jornada.unam.mx/2008/08/13/index.php?section=politica&article=019a2pol -