vendredi 17 décembre 2010

Son Confort, Mon Indifférence

C'est drôle, plus tôt ce soir j'écrivais sur mon blogue francophone à propos... d'écrire, justement. De bien écrire. Ce qu'est un texte bien écrit, une bonne phrase. Que plus souvent qu'autrement, c'est une tournure de phrase, un rythme, une ponctuation, une métaphore évidente mais inédite - que c'est rarement des mots qui nécessitent un dictionnaire pour les comprendre.

Et je citais ce texte de David Desjardins, de Voir - cet extrait, plus précisément:
Tu te souviens de cette phrase de ton père à toi le jour de sa naissance à elle: maintenant, tu vas savoir ce qu'est vraiment l'inquiétude. Tu mesures à quel point il avait raison.
Tu te demandes si elle va y arriver. Si elle trouvera quelque chose qui ressemble au bien-être. Pas nécessairement le tien, juste un équilibre, juste un endroit en banlieue du malheur ordinaire et du bonheur aveugle et niais.
Et c'est vrai que la dernière phrase est un petit chef d'oeuvre.

Mais depuis que j'ai fini d'écrire mon post, la toute dernière phrase de sa chronique me pîque dans la tête, comme un anévrisme:
Tu repenses à tous tes amis qui évoluent dans les limbes, en marge de tout. Ah oui, certains comptent parmi les êtres les plus brillants que tu connaisses. Mais ils sont aussi les plus seuls. Et ils portent leur tristesse comme un manteau lourd qui ne les protège pas du froid, bien au contraire.
Pas pu faire autrement que de me sentir visé, désolé.

Y'en a parmi nous qui assument pleinement nos choix qui, additionnés aux hasards de la vie, créent ce que d'autres perçoivent comme étant des trous béants mais que vus de l'intérieur sont des moments passagers qui permettent l'introspection et, espérons-le, poussent à vouloir s'améliorer en tant qu'individus.

Autrement dit, ce n'est pas parce que je n'ai pas de concubine présentement et que j'écris des tounes tristes qui ne me sortent pas de la pauvreté légère dans laquelle je vis que je suis au pire une misérable cause perdue et au mieux comme le personnage de Matt Damon dans Good Will Hunting.

Le froid qui passe au travers mes fenêtres au centre-ville me rappelle la chaleur que j'ai déjà connue. C'est mieux que de paresser douillet dans son confort synthétique et condescendant de blanlieue en jugeant ceux qui, pour l'instant, sont moins chanceux.

Joyeux Noël quand même.