mardi 7 juillet 2015

L'Affaire Jean-François Mercier

Jean-François Mercier est un auteur et humoriste qui donne dans l'humour crû, crasse, vulgaire, et quand même somme toute relativement intelligent, généralement à deux ou trois degrés de sens.

Il a dépassé une borne en postant ceci sur sa page Facebook:
S’habiller sexy et se déhancher de manière suggestive dans une discothèque pour ensuite se plaindre des regards insistants des hommes, c’est un peu comme manger de la crème glacée dans un village éthiopien et de dire: ''Coudonc calice, pas moyen de manger un cornet icitte sans se faire regarder!''
L'internet a, évidemment, réagi fortement. ''Culture du viol'' surtout, racisme parfois (à tort, il visait la pauvreté, pas la race, ça me semble pourtant clair, mais tant qu'à être offensé, les susceptibilités s'en sont donné à coeur joie), on l'a tellement attaqué qu'il en a fermé son compte Facebook.

Voici ma réaction:

Même si je trouve que la réaction des internettes a fini par ressembler à du bullying (intimidation) à 20,000 contre un, 1. je ne pleurerai pas sur le sort de JF Mercier qui, j'espère, est capable d'en prendre autant que d'en donner, et 2. c'est un débat de société qu'on se doit d'avoir.

Il faut clarifier aux deux côtés que 1. la culture du viol existe (de l'un), mais que tous les regards vers l'autre sexe n'en est pas necessairement (de deux). Faut devenir une société d'égaux forts, pas des victimes qui pleurent tout le temps. Et pas dans le sens de ''blame the victim'', tant qu'on ne retournera pas à l'âge de pierre, qu'on sera dans une société hyper-politically correct super prude, de porter peu de linge va choquer (voir Cyrus, Miley, qui a fait ce que Britney Spears et Madonna ont fait avant elle mais a eu encore plus de backlash). Mais porter peu de linge, bien que visible (et donc que c'est ok de regarder poliment) ne veut pas dire ''viens toucher, mononcle''.

Mais avant, il faut aussi décider ce qu'on est en tant que société. L'Occident? L'Amérique? Du Nord? Le Canada? Le Québec? Toutes ces entités ont des définitions différentes d'égalité et de droits. Et toutes n'ont pas évolué au même rythme non plus.

C'est pourtant facile: t'es un humain, t'as les mêmes droits que l'autre humain. Incluant, heureusement pour M. Mercier, le droit d'être con. Et pour ses bashers, le droit de le traiter de con. Y'a juste les personnes en position d'autorité morale (profs, patronat, gouvernement) qui se doivent de rester neutre sur tout et de ne pas juger, y compris ne pas juger les cons et les servir quand même.

Puis juste pour revenir à ce qu'il a dit... quand Mélanie Couture fait un sketch de 7 minutes sur exactement ça, c'est correct, parce qu'elle est une femme, et une ancienne sexologue de surcroit, donc elle a le droit de juger. Mais Le Gros Cave (le nom de son personnage) a enfin dépassé LA BORNE? Il a déjà dit pire, et je l'encourage à dire pire à l'avenir. Ça en prend. Sinon tout est trop aseptisé. Et c'est bien que des gens soient outrés. Mais come on, on est allé un peu fort dans la réplique.

''Sticks and stones may break my bones but words will never hurt me'', qu'on se faisait dire, quand on était jeunes. Il y a des exceptions, comme le harèlement moral continu, encore une fois surtout exercé par une personne en position d'autorité ou d'égalité (les exemples ci-haut, plus la famille et conjoints, mettons). Mais dans un contexte de cour d'école comme l'internet semble l'être devenu, faudrait que le monde ''grow up'' et ne s'offusque pas aussi facilement.

Combien de filles se sont vraiment, dans la vraie vie, fait harceler physiquement dans des bars pendant qu'on réagissait au gars qui n'en toucherait pas une pour vrai, c'est quoi les statistiques, mettons au Québec? Une à la minute? Et on blâme le messager au lieu du problème? C'est ça qui me décourage. C'est la quantité d'efforts qu'on a mis pour lui faire fermer son Facebook, quand 20,000 ''t'es cave'' auraient suffi à faire passer le mécontentement.

Il a juste tort à moitié quand il se défend en disant qu'il est féministe. C'était la pire défense possible, mais comme un rat dans un coin, il l'a sorti. Dans son cerveau, oui, il est probablement pour l'égalité pour tous, comme la plupart du monde ici. Sa yeule, moins. Mais l'effort qu'on a mis, on devrait la mettre à ceux qui mettent l'effort à imposer des limites sur le nombre d'avortements par année, sur les ministres conservateurs qui chaque année passent des ''projets de loi privés'' pour l'abolir complètement. Du monde élu à répétition, là, qui sont payé par nos taxes et impôts. L'équité salariale qui, bien que loi, n'existe pas encore. Sont où les ''fan pages'' Facebook de ça? Les policiers qui conseillaient aux filles de PAS prendre le taxi en ville l'an passé à cause d'un chauffeur violeur. C'est pas votre job de l'arrêter, à la place de dire aux filles comment mener leur vie?

Moi, c'est ça qui m'énarve. Sur ce sujet-là, du moins. Je m'énarve autant sur la racisme, les droits LGBT, et encore plus sur Carey Price. Lui, astie, ch'pas capable. Price, c'est pire que Philippe Couillard pis Stephen Harper ensemble, parce qu'au moins eux, une fois de temps en temps, ils en arrêtent une dans le top-corner (surtout une subvention à un programme social).

jeudi 24 octobre 2013

The Lac Mégantic Tragedy

Lac Mégantic is a small town located near the border between the province of Québec, Canada, and the state of Maine, United States; it has a population of about 6,000 people. From Montreal, it’s roughly a three-and-a-half hour drive. My father was born and raised there and my mother also spent an important part of her youth there.

My mother, the other day, took advantage of the fact that my cousin, who lives in Australia, and I (I live in Mexico), were in Montreal to organize a family dinner. The topic of Lac Mégantic took a little longer than I thought to make its way into the conversation, but when it finally did, one of my cousins (not the one who lives in Australia, but her sister) said the following, striking thing: “The other day, I was talking with some friends, recalling when we were in high school and the teachers were telling us about people who take drugs, or commit suicide, and so on. Now that I am a grown up, I’ve had friends who got deep into drugs, a friend of mine committed suicide and... my parents’ town just blew up!”

During the night of June 5-6 2013, for a mysterious reason, a train without driver started to advance and to move away from a train station in Nante, a small town at a little more than 10 kilometers from Lac Mégantic. Nante is 514 meters above the sea level and Lac Mégantic's altitude is 415, which means that the the train trip between both locations is a slight but continuous descent. The train started going slowly, but it went increasingly faster until it reached approximately 100 kilometers per hour.

Let me reiterate: a 72-wagon train loaded with crude oil was descending towards Lac Mégantic, without a driver, at 100 kilometers per hour.

On its way, the train did not encounter any significant curve that could have reduced its speed. The only important curve is located right before arriving in downtown Lac Mégantic. It was too late. The speed was too high. The train derailed. Four of its wagons exploded. 47 people died.

After the tragedy, the media began evaluating the politicians' behavior. They essentially had two criteria: their presence with the victims on site and the quality of their speeches, which was analyzed in the perspective of marketing strategies and public relations management evaluation. As if image and speeches were the only responsibility that the politicians had towards the victims.

Now, I am no expert on the matter, but in my humble opinion, the role that the politicians, the state and the legislative bodies must play in such situations is not so hard to evaluate. Firstly, justice must be rendered for the victims and their families, which means that they must receive compensations that may be in direct proportion to the damage they suffered. Secondly, qualify information is required, which means that an independent investigation must be conducted, during which the highest amount of knowledge on the event must be gathered in order to subsequently determine what went wrong, if someone is responsible and, the case being, who these people are, so they can be brought to justice.

After that, politicians must implement measures that will reduce the risks of such a tragedy repeating itself, as much as possible. In this case, Québec Solidaire, which is considered a left-wing political party in Québec, referred to what happened in Lac Mégantic as a sign that showed us the necessity of shifting to green energies. I am aware that what I’m proposing does not totally go against what that party proposed, though it seems it would have been more appropriate for them to approach the topic with a more realistic perspective of what was feasible at that moment.

The management of ethanol, biofuels, wind energy and the like have proven that any green energy – nay, any form energy - left in the hands of people who put profit as their main priority may have a devastating impact on the environment and human life. In this category, oil is perhaps the undisputed champion. However, it is very unlikely that a small nation of 7 million people, sandwiched between two different batches of British settlers in countries that were practically born from their eagerness to profiteer off of oil, will be the first to carry out a quick and comprehensive shift from oil to green energy. Such a transition can be compared to alcohol prohibition: almost all of human kind is oilaholic.

Meanwhile, we have to accept the fact that the Lac Mégantic tragedy demonstrated once again that in such quantities, oil, its derivatives, as well as any other explosive, flammable and/or toxic substance must be handled with the same cautions as if handling an atomic bomb cargo. Is it possible that people who put profit before the common good will handle such substances with the required caution? When one has profit as his main goal, he will choose – or be forced to choose - not to invest in maintaining his railway, or not to have security on-site 24 hours a day. It is also unlikely that he will choose safer wagons if they are more expensive.

In our imperfect societies, theoretically, the imperfect states are the ones who are supposed to be in charge of protecting the common good. Despite of their imperfection, the institutions of the state cannot (at least openly) put profit as their main priority.

The maintaining, production, distribution and transportation of substances that have the capacity to eliminate a small city's downtown core if four wagons loaded with it explode are not currently in the hands of institutions that have the common good as their main priority. Instead, the handling of such substances is in the hand of entities that indeed have profit as their main concern. As long as the government of Québec and the Prime Minister do not implement policies that may transform that dangerous business into a service to the population, intending to manage the substances according to the greater good, they will not be doing anything. Their speeches, image, their presence on site and their willingness to reach out to the victims and their families will not mean anything. After all that, we will still have the duty of taking big money out of politics.


It might look like the Parti Québécois’ attempts to revive the project of Quebec's sovereingty through a “Charter of Values” is meant to protect Quebecers' fragile cultural situation. Nevertheless, they may be forgetting the true meaning of a sovereign state: the total amount of particular interests is supposed to constitute the collective interest. For being the guarantor of those interests, the state is sovereign. Therefore, it cannot afford itself to leave the responsibility of maintaining something that can be compared to an atomic bomb in the hands of institutions that operate according to their particular interest – profit, in this case – instead of the common good. Such situation goes against the sovereignty of the state and has already made much more victims than the Islamic veil their charter ‘mea«ns to protect people from’. Instead of using the fictitious fear of others to push their project through, why don't the sovereignists propose a project that would be based on defending the population's common good from the real danger of particular actors using their power to penetrate the state and submit it to their profiteering goals?

samedi 31 août 2013

Dans mon cocron à Santo Domingo, Coyoacán

Je suis seul comme je l'ai jamais été.
Je suis toujours sur l'internet.
Personne de connecté
Je connais juste quatre sites
Gmail, Outlook, Facebook pis lapresse.ca
Je me sens mourir esti
J'ai le gout de rien faire, mais je me sens dégueulasse parce que je fais rien
Je ne dors pas, mais je ne fais rien d'autres non plus
Je ne sais même pas si je m'ennuie de ma blonde ou non

Je sais crissement pas comment je vais faire pour travailler ici
En dedans, je me sens comme si j'étais dans un centre de réhabilitation à chicoutimi
Mais dehors, c'est la zone

C'est la saison des pluies, il pleut tous les soir
Ça sent la pisse

À chaque heure il y a une esti d'auto qui passe avec une toune quétaine et le volume au boute

J'ai envie de vomir
je dors pas, je mange pas

Si je revenais dans mon ancien chez moi, je pense que je serais déjà pogné pour payer le loyer du mois d'août, fait que je ne sais pas comment faire pour sortir d'ici

Mon psy trouve que j'ai pris une décision précipitée, mais, la semaine passé, il se demandait pourquoi je n'étais pas capable de prendre cette décision là

Je n'ai pas le goût de rire, mais je n'ai même pas le goût de brailler non plus
On dirait que je fais juste attendre la mort

L'éclairage ici, c'est juste des estis de néons blancs
Les murs sont jaunes pâles
Le plancher est gris
Ya des rideaux tout le tour
Le garde robe et le bureau sont en faux bois

Je dors dans un lit pour enfant
Le matelas
Il a des dessins de ballons de basket-ball dessus
Pis
Bien sûr
Sur le même matelas (bleu marin, soit dit en passant, pour faire "ti-gars") il est écrit
BASKET-BALL

Le lit est trop petit
Fait que même si je fais l'effort avant de dormir de monter le plus possible vers la tete du lit, le matin, je me réveille avec les pieds qui pendent

Il y a un crisse de miroir qui donne nul part
Si tu t'assis sur le lit, tu te vois pas
Si tu t'assis à la table, tu ne te vois pas non plus
Fait que, si tu invites une personne à fourrer, vous ne pourrez pas vous voir non plus
Il est à côté du garde-robe, parce que tu es supposé te checker dedans en t'habillant

Ya rien dans le frigidaire tout petit, tout neuf

C'est vraiment l'endroit le plus triste dans lequel j'ai habité
On dirait que jamais personne a habité ici avant moi et que personne va habiter ici après moi
Sûrement à cause de l'odeur de ma charogne

Pis dans la douche
J'ai crisser un bouchon sur le trou
Parce que je pense que le gars en bas est mort et l'odeur de son cadavre sort par le trou de la douche
quand t'enlèves le bouchon
Ça sent entre la marde pis l'amoniaque

Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir rester ici sans virer fou
Je me sens comme si j'étais à l'Institut Pinel, mais sans les autres patients pis le personnel médical

Je pense que la semaine prochaine je vais revenir à mon ancienne maison en rampant
Pendant la nuit
Je vais m'échapper d'ici avec toutes mes affaires
Laisser la porte ouverte et leur laisser un mot genre:
"je vous ai payé le loyer du mois de juillet et un dépot.  Arrangez-vous avec ça, vous m'avez déjà assez fourré"

Pis je vais voler leur crisse d'ouvre-boîte.


Something that I may be starting to understand about union leaders


When you are a union leader, you earn a good salary, which means that you make money. When you make money, “common sense” tells you that you must invest it. Defending labor rights is your job and your duty and no one goes to work just for fun.

On the other hand, investing and making your investment fruitful, that is making profits, become your hobby, something that you do for fun. Therefore, your investment may end up being considered by yourself as your treasure, something that you cherish because it involves no commitment towards anyone else but you.


 What are the odds that you will be enjoying less cherishing your hobby than your duty? Is it why union leaders are so compliant with bosses and governments and so sloppy when it is time to struggle for a more equal society? How do they avoid upper class interests becoming theirs?  

Bullshit


Physically, I died long ago. I am like Alice's wonderland's wurm puffing on his hooka and sparing advices to whom might ask for it. Or even less I am the fucking mushroom on which this wurm is standing. I might be the fucking cat face coming out of nowhere saying bullshit only to have some attention from some relevant person.  

mardi 20 août 2013

The Thing With Egypt

(copié de / copied from: http://sebastianhell.blogspot.ca/2013/08/the-thing-with-egypt.html)

If you're like me, you're probably baffled by the lack of information about what's going on in Egypt, then at the misleading direction the news comes in from one source to another.



A usually trustworthy source is Al-Jazeera, who had this to say:







An Egyptian friend of mine questions this version, though, saying ''with the eyes of the world watching their every move, there is no way the army would go out of their way to murder opponents in broad daylight, especiall after ridding the country of yet another government who oppressed the people''.



Which is true. And proponents of this view usually point to videos like this one as evidence:







And pretty much the only Western media taking the army's side on a consistent basis is Fox News. Which doesn't help, seeing as they're involved in fiction and propaganda as their major business, and seeing as their always-against-Obama stance inevitably leads to the main comments sections of such videos to look like this (these were actually consecutive, no editing was required):








By being fed incomplete information as news for over a decade, these folks rely on still-incomplete factual omissions in their assessments of Barack Obama's work in this rock-and-a-hard-place situation. As an elected world leader, he has to keep in mind that fallen oppressor President Mohamed Morsi was also an elected official, whose term was merely a year in before the army stepped in. Meaning it seems to have been the Will Of The People that put him in power as, let's not forget, the first democratically-elected leader of Egypt. And evidence shows the crisis he was involved in - power and fuel shortages - were brought on by supporters of the (Hosni Mubarak-led) regime that was overthrown before these elections took place, i.e. the one the Arab Spring had deposed.



And, officially, the U.S. has stopped encouraging armies to perform a Coup. Whether they're in it for the right reasons or not.



As I've shown here, both sides can point to ''evidence'' supporting their cause, and, in most civil cases, those types of situations demand an outside party to weigh the evidence and reach a verdict, which can be appealed twice by either side.



If the Americans admit the Coup was founded, their whole ''exporting Democracy'' thing that Republicans and Fox News were so hell-bent on during the George W. Bush years proves to be wrong on every count, meaning the U.S. can be deemed war criminals. Though it'd be a good thing to put Bush, Dick Cheney and Donald Rumsfeld in jail, since the Nuremberg trials, the political leaders aren't the only ones responsible, as each individual partaking in illegal activities has a ''duty to do which is right, even if it defies current Law'' - and that means prosecuting the Generals, most of which are still active in Iraq and Afghanistan, as well as all the soldiers. You know, the ''heroes'' we are over-compensating in glory to make up for having desecrated the ones who went to Vietnam and the first attempt to invade Iraq.



Not only is that something that'd be lengthy, it'd stand against everything those who now condemn Obama for standing pat believe in, meaning they'd hate him even more for it. As a wise man by the name of Bartholomew J. Simpson once said: ''damned if you do, damned if you don't''.



The actual truth is, for once, there is no precedent for this - and especially in such a media-savvy and media-weary world. There is no logical or correct way to act, either, because either way, people will die.



Our government, here, when a whole generation tried to start a dialogue that almost created a revolution, told us to let them finish their term (with anywhere from 6 months to 2 years left) and show our displeasure via vote, by ousting them; they were even arrogant enough to hold premature elections, and were voted out, albeit in favour of a minority government.



And having learned from that, the international community should have sent a message to ''hang in there until the term ends, and if you're still unhappy, go another route; if we detect problems at the election, we'll intervene''. It would be unsustainable to have another Haiti (where a revolution almost follows each election) smack-dab at the heart of the Middle East.



What we need, on this side of the Pond, is for the media to do their fucking job and report on both sides equally so we can have a broader picture. This isn't a hurricane a journalist can stand next to, knee-deep in water, telling us it's windy. We don't need to have ground-level reporting an interviews with screaming, terrorized victims of either side.



Instead, disarm fucking drones, mount HD cameras on them, with fine, music-studio quality microphones (good Shure ones go for $100 apiece, it's a very fair price and a news organization might even get a decent bulk discount for purchasing a bunch), and have 25 of them at a time hover above the crowds, some in the middle of it, others a bit far removed, and show us some fucking perspective. Operators could zoom the picture in and out from miles away (even from the States!) and capture exactly who is doing what. I'll bet both sides are equally to blame, with each using half the deaths to advance their own cause.

vendredi 16 novembre 2012

La reconnaissance

Cet article est une réponse à celui de mon collègue Sébastian Hell intitulé "Faux débat nationaliste".  Je dois avouer que ma position en ce qui concerne ce texte est plutôt mitigée.  Il y a des arguments avec lesquels je suis d'accord et d'autres avec lesquels je le suis moins, peut être même pas du tout.

Premièrement, pour affirmer que "la plupart des anglos de 15-35 parlent mieux le français que les francos l'anglais", même si ce n'était qu'un commentaire publié sur les résaux sociaux, il faut des sources.  Toutefois, si cela était exact, il s'agirait d'un argument falacieux: la comparaison ne tient pas.  Pour en arriver à une équivalence, il faudrait plutôt comparer le nombre de Québécois francopones maîtrisant l'anglais avec le nombre de Canadiens anglais hors-Québec maîtrisant le français ou le nombre de Québécois anglophones qui maîtrisent le français avec le nombre de Canadiens français hors-Québec maîtrisant l'anglais.

En ce qui concerne le moment de leur arrivée dans l'histoire qui serait plus ou moins le même que le nôtre, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un terrain glissant vers lequel il ne faut pas faire dévier le débat.  Il y a une limite à remonter dans le passé et je crois que l'époque de la conquête et des guerres impériales n'a rien pour couvrir d'orgueil ni les francophones ni les anglophones.  Ce sont les premières nations qui en ont payé le prix.

Cependant, je crois que l'on perd souvent de vue que la relation que le Canada anglais entretient avec les Canadiens-français en est une de conquérants/conquis et colonisateurs/colonisés.  Par conséquent, au Québec, il ne s'agit pas d'une minorité opprimée, mais plutôt d'une minorité dont les privilèges se sont érodés au fil des décennies, au prix de luttes politiques difficiles menées par les mouvements sociaux qui ont émergés au cours de notre histoire, surtout a l'époque de la Révolution tranquille.

J'ai trouvé le tableau ci-dessous dans un livre intitulé Québec: au-delà de la Révolution tranquille.  On peut facilement déterminer quel était le groupe linguistique exerçait l'hégémonie à l'intérieur de la province à l'époque.  Je tiens aussi à attirer votre attention sur l'année, 1969, c'est à dire neuf ans après l'élection de Jean Lesage.
Tableau 26
Les grandes entreprises industrielles du Québec, 1969

Entreprise
Nombre d’employés
Secteur
Contrôle
Northern Electric
13 500
Électronique
Anglo-canadien
Alcan
12 200
Aluminium
Anglo-canadien et américain
Dominion Textile
10 500
Textile
Anglo-canadien
Canadian International Paper
9 800
Papier
Américain
Domtar
9 500
Papier
Anglo-canadien
Consolidated Bathurst
8 000
Papier
Anglo-canadien
Noranda
8 000
Mines
Anglo-canadien
Canadair
8 000
Aéronautique
Américain
Price
5 800
Papier
Anglo-canadien et britannique
United Aircraft
5 500
Aéronautique
Américain
Bombardier
4 000
Machinerie
Canadien-français
Sources : Comité de documentation du Parti québécois, La souveraineté et l'économie, Montréal, Éditions du Jour, 1970, p. 18 ; Maurice Saint-Germain, Une économie à libérer, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 1973, tableau XX, p. 110.
(Tiré de Gagnon et Montcalm; 1992, p. 144)

Cependant, je dois admettre que l'insécurité linguistique des québécois me dérange et que j'ai vraiment l'impression que nous sommes incapable d'adopter une attitude nous permettant de la vaincre.  Selon moi, il faudrait se tourner vers le concept de "reconnaissance" de Paul Ricoeur.  Étant donné que je suis présentement en dehors du Québec, je ne dispose que d'une version espagnole de la citation qui me vient à l'esprit et je la traduirais de la façon suivante: "À l'intérieur de la notion d'identité, il y a seulement l'idée de soi-même, alors que la reconnaissance est un concepte qui intègre directement l'altérité, qui permet une dialectique entre soi-même et l'autre.  La revendication de l'identité implique toujours quelque chose de violent par rapport à l'autre.  La quête de la reconnaissance, au contraire, implique la réciprocité" (Cité par Canclini; 1997).

Selon moi, une stratégie que l'on pourrait peut-être adopter, serait de reconnaître l'autre.  Cela impliquerait une volonté de compréhension plutôt qu'une volonté de se défendre, la reconnaissance des droits de l'autre, plutôt que la concession.  Toutefois, je crois que le fait que nous vivons dans une province francophone en position de faiblesse au coeur d'une relation coloniale avec un pays anglophone, auquel elle appartient, rend la tâche plutôt difficile et c'est d'ailleurs pour cela que je suis tout à fait d'accord avec ce que Sébastian affirme à propos de la situation des immigrants.

Nous ne pouvons pas réellement les blâmer si leur sentiment d'appartenance envers le Canada est plus grand que celui qu'ils ont envers le Québec.  D'une part, c'est à nous de résoudre nos problèmes identitaires qui, à mon sens, découlent d'un manque de confiance collectif envers nous-mêmes et, d'autres part, d'un refus historique d'assumer ce que nous sommes, de devenir indépendant, d'abandonner notre condition coloniale.  Le fait est que nous existons, nous ne sommes ni meilleur ni pire que les autres.  Toutefois, il faut le reconnaître, se reconnaître, mais aussi reconnaître les autres, qui ne sont ni meilleurs ni pires que nous le sommes.

Gagnon, Alain G. et Montcalm, Mary Beth (1992): Québec : au-delà de la révolution tranquille, bibliothèque numérique: "Les classiques des sciences sociales", Chicoutimi.

Néstor García Canclini,"El malestar en los estudios culturales", Fractal n° 6, julio-septiembre, 1997, año 2, volumen II, pp. 45-60.




Le travail d'Adam Curtis remet en question l'autorité du livre comme document de recherche

Il y a quelques années, je suis tombé sur un documentaire qui s'intitule "The Century of the Self" qui a été réalisé par un archiviste de la BBC nommé Adam Curtis.  Ce documentaire est une oeuvre exceptionnelle pour comprendre les idées farfelues qui guident ceux qui nous gouvernent.  Le jugement de ceux-là même qui craignent les furieuses multitudes et qui croient que celles-ci ne pensent qu'en images ou en "stéréotypes" ressemblent à une projection de leur propre intellect.



Dernièrement, j'ai découvert le blogue de ce documentaliste et je vous suggère fortement d'aller y jeter un oeil.  À mon humble avis, ce type de document remet sérieusement en question la sacro-sainte authorité du livre au moment d'effectuer une recherche.  Jugez-en par vous même:

http://www.bbc.co.uk/blogs/adamcurtis/

samedi 8 septembre 2012

Faux Débat Nationaliste

On commence déjà à faire de la politique de ruelle sur les réseaux sociaux, alors qu'on compte encore en heures un moment où un ''fou'' a tenté un crime qu'on n'ose plus nommer ''politique'', et où on a blamé les médias anglophones (ceux de Toronto comme le Globe And Mail et National Post, surtout, mais aussi la section commentaires de The Gazette) de targuer tous les québécois (même ceux qui ne sont ni nationalistes ni indépendantistes) de nazis et d'associer le PQ (un parti social-démocrate nationaliste) à Hitler (le mot ''nazi'' est une abbréviation de nazionalsocialist, que je crois ne pas avoir à traduire).

Mais attacher au nom d'un parti sa signifiance est faire une grave erreur: aux USA, les partis Démocrate et Républicain représentent inversement ce qu'ils représentaient il y a 150 ans; les Libéraux de Charest ou de Chrétien ont tout fait pour enlever des libertés; les Conservateurs ne veulent rien conserver, que ce soit en environnement, en lois sur la vie privée, en droits des femmes; le Parti Révolutionnaire Institutionnel au Mexique a bel et bien institutionalisé la corruption, mais en quoi a-t-il été ''révolutionnaire'' (lire: pour le peuple)? Les exemples pleuvent...

C'est ainsi que je suis malgré moi entré dans une conversation en ouvrant l'internet il y a une dizaine de minutes:






Bon, clarifions: par ''loi 101'' pour les anglos, je ne parle pas d'afficher uniquement an anglais dans le West Island, les Cantons-de-l'est et l'Outaouais... mais mettons avoir un service à la clientèle au moins parfaitement bilingue pour servir le monde dans leur langue. Si le français doit prédominer une affiche (51%? - si c'est assez pour gagner un référendum, on devrait se sentir aussi confortable d'avoir la même marge sur l'affichage, surtout que les endroits qui seraient affichés en plus de deux langues, soit le chinois ou l'espagnol en plus, dans des quartiers ethniques, genre, devraient tout de même se conformer au 51% et devoir rapetisser les autres langues...), pourquoi ne pas avoir l'audace et les couilles de laisser l'autre langue s'afficher en plus petit pour les ''tout aussi indigènes que nous'' et les touristes dans ces cas spéciaux? Ça ne changerait rien à Hérouxville ou Bois-Des-Fillions, carosse, y'en a pas d'anglos qui vont là-bas, pourquoi les téter?


Le plus beau compliment qu'on pourrait faire à nos anglos serait de leur montrer que nous n'aurions plus peur d'eux chez nous - si ''chez nous'' il y avait. Protéger leurs acquis. Les aimer. Écouter leurs tounes (Arcade Fire, Wolf Parade, Sam Roberts, April Wine, Men Without Hats, Gino Vanelli, Céline Dion), regarder leurs films (The Trostsky, Juno, même Gandhi et Ghostbusters ont leurs racines ici), manger leur bouffe... ok, pas leur bouffe, on va manger celle des allophones à la place, mais quand même.

La loi 101 a fait du bien en tabarnak et doit demeurer. Mais on doit aussi apprendre de notre propre histoire pour ne pas faire en sorte que nos voisins, maris, cousins, employés, concierges, propriétaires, médecins anglos ne sous sortent un moment donné leur propre version du classique de Michèle Lalonde, Speak White, parce que ça ferait dur en sacramant de se faire re-shooter ça dans la face.

mardi 28 août 2012

Proposition afin de savoir à quel point il est possible de changer le système de l'intérieur


 Alors que j'étais assis à la table d'un Subway afin d'y déguster un sous-marin salé, j'ai remarqué qu'à la table voisine, des gens lisaient un journal que le « restaurant » avait mis à la disposition de ses clients. Évidemment, il s'agîssait d'un de ces journaux jaunes, dont la couverture aurait pu causer un sévère traumatisme à n'importe quel enfant (peut-être même n'importe quel adulte) ayant grandi dans une famille qui préfère éduquer avec amour plutôt qu'avec violence.

À ce moment, je me suis demandé pourquoi nous ne nous surprenons guère du fait que ce soit ce type de « journaux » qui est mis gratuitement à la disposition des millions de clients de ces « commerces ». Attention, la question ici n'est pas à savoir pourquoi ils mettent ces « journaux » à notre disposition, mais plutôt pourquoi nous ne nous en surprenons guère.

La raison pour laquelle ces « commerces » préfèrent nous offir ce type de « lectures » plutôt qu'un autre est loin de constituer une énigme. Il s'agit simplement d'un instrument de propagande. Derrière le sang, le sexe et le sport, des valeurs nous sont transmises nous encourageant à consommer, à continuer à manger chez Subway, à continuer à lire ce genre de « journaux », à continuer à voter pour leurs candidats, à adopter leurs boucs-émissaires et, dans certains cas désespérés, les clients interprètent le geste comme une courtoisie de la part du « restaurant ».

Un des éléments les plus inquiétants entourant ce lien entre propagande et mal-bouffe est la portée de celui-ci. Il existe sans doute des millions de personnes qui n'achètent pas de journaux, mais qui les lisent seulement lorsqu'elles se trouvent en ces endroits. Par conséquent, je me suis posé la question suivante : comment combattre l'hégémonie excercée par les journaux jaunes dans les établissement où l'on vend de la mal-bouffe?

J'ai pensé à plusieurs possibilités et j'aimerais bien savoir si quelqu'un les a essayées auparavant et, si tel est le cas, comment l'expérience s'est déroulée. Il y en a une qui a attiré particulièrement mon attention : un professeur d'université achèterait une franchise appartenant à l'une de ces grandes chaînes de mal-bouffe; ce faisant, il contrôlerait quels journaux sont mis à la disposition des clients dans cette franchise en particulier.

À partir de ce moment, une infinité de possibilités a commencé à découler de cette situation hypothétique qui pourrait même, éventuellement, se transformer en un laboratoire. Les employés du professeurs pourraient être ses étudiants. Ils pourraient décider de se syndiquer avec l'approbation du propriétaire de la franchise. Quelle serait la réaction de la « maison-mère » envers celui-ci?

Il pourrait également contrôler les publications qui sont mises à la disposition de la clientèle et inviter des groupes d'activistes à y offrir leurs revues. Si le journal jaune demeurait à l'intérieur de cet éventail d'offres, est-ce que les clients continueraient à le lire de façon si automatique comme c'est actuellement le cas?

Finalement, mon projet est le suivant :
-Un professeur d'université achète une franchise d'une chaine de mal-bouffe pour des fins de recherches.
-Ses étudiants en deviennent les employés.
-La recherche porte sur les limites d'un propriétaire de gauche d'une franchise d'un restaurant de mal-bouffe face aux directives de la compagnie en ce qui concerne les politiques de travail de l'entreprise et la diffusion de « contenus informatifs » ou de propagande.
-L'objectif sera également de répondre aux questions : Cette expérience a-t-elle déjà été faite? Si tel est le cas, quels en ont été les résultats. Si elle n'a jamais été faite, pourquoi?