lundi 17 novembre 2008

Les Grandes Règles De La Vie, Première Partie

#1. Il ne faut jamais manquer une occasion de fesser sur Éric Lapointe.

#2. There is no such thing as: une mauvaise poutine. Il y a des degrés d'imperfection, mais, comme tel, le pire qu'une poutine peut être, c'est incomplète: pas assez de fromage (ou frites, ou sauce); frites pas assez cuites, fromage pas assez frais. Peu importe, si ça s'appelle une poutine, c'est mieux que pas mal d'autres choses.

(à suivre)

vendredi 14 novembre 2008

La Connerie Humaine

Y'en a qui ont le don. Des choses qui ne font pas de sens...

En effet, un couple britannique qui s'était formé sur internet, a divorcé après que l'un deux ait eu une aventure extra-conjugale, également sur internet. L'homme a été surpris à faire des câlins à une autre femme dans un univers fictif sur Second Life - et sa femme l'a divorcé, dans la vraie vie comme dans le jeu.

Et elle a rencontré un autre homme, toujours en ligne, en jouant à World Of Warcraft.

On dit que les jeux vidéos incitent les jeunes à la violence - et à ne pas faire assez de sport. On oublie surtout qu'ils aident les cons à devenir plus cons, et même parfois à s'accoupler et se reproduire.

Ce n'est pas une limite d'âge minimum qu'il devrait y avoir sur les pochettes de jeux, c'est une exigeance de quotient intellectuel minimal.

dimanche 2 novembre 2008

Discover Canada

Le couple que ma mère a connu

devait se meubler en fouillant dans les poubelles

ils devaient manger les légumes dont personne ne voulait et qu'on donnait aux pauvres à travers les banques alimentaires

et ils ont fini par les jeter hors du pays

on leur a nié le droit au travail

le droit à servir le capital

le droit à être exploités

Réflexion sur le duel Cassivi-Falardeau

Ça aurait été bon de lire le texte de depart, celui de Falardeau. Ce qu'il y a de certain, c'est que un dialogue entre Falardeau et Cassivi ne peut pas être autre chose qu'un dialogue de sourds. Cassivi est un ignorant et, à sa propre insu, il défend les intérêts de Power Corp. pendant qu'il pense qu'il jouit d'une pleine liberté d'expression. Ce qu'il ne comprend pas c'est que, s'il a été employé par La Presse, c'est parce que, grâce à quelques journalistes comme lui, La Presse peut continuer à prétendre représenter un évantail varié d'opinions tout en demeurant un journal extrêmement conservateur. Des wanna be think tank comme Cassivi sont complètement innofensifs pour Power Corp et leurs amis. Ils sont la vaseline bien pensante qui permet d'enculer l'opinion publique. Cassivi communique, c'est sa job de communiquer, le problème, et ce qu'il y a de plus grave, c'est qu'il ne communique absolument rien. On lui a enseigné à communiquer des petites histoires destinées à générer des minis catarsis pour nous faire réfléchir et sentir de façon limitée, limitée parce que jamais, au grand jamais, faudrait-il que les mots d'un journaliste de Power Corp. nous fassent agir.

Quand il dit que Falardeau lui donne presque honte d'être souverainiste, il le dit comme si être souverainiste était une genre de maladie héréditaire, comme si le fait qu'il soit souverainiste n'était pas le fruit d'un processus de réflexion duquel en découlerait une décision sur l'avenir social, politique, économique et culturel de la collectivité à laquelle il appartient. Si les propos d'un individu avec lequel Cassivi ne partage que l'intention de répondre oui à la question cruciale sont suffisants pour lui donner "parfois honte d'être souverainiste", je l'inviterais à se requestionner sur le sens qu'aurait pour lui une éventuelle indépendance du Québec. Ce qu'il manque à des pseudo-souverainistes comme Cassivi et des millions d'autres, c'est un minimum de connaissances sur le sens de deux concepts auxquels Falardeau fait allusion dans sa réplique: colonialisme et impérialisme.

Ces deux termes ont un une charge extrêmement lourde car ils sont essentiels pour expliquer comment s'exerce l'oppression sur une collectivité, entendue comme un groupe de sujets sociaux, historiques et politiques. Avant toute chose, ce que les québécois ont en commun, ce qui fait d'eux une collectivité, c'est que chacun d'entre eux est conditionné historiquement, socialement, politiquement et, dans une moindre mesure mais quand même, économiquement par l'impérialisme et le colonialisme, premièrement britannique et autrefois religieux, ensuite fédéral et finalement néo-libéral. Le sens de l'indépendance, dans cette perspective, consiste précisément en la seule sortie possible de ce joug colonialiste et impérialiste. Toutefois, l'indépendance n'est qu'un pas dans cette direction. Ensuite, la collectivité québécoise doit par elle-même trouver le moyen de construire une société libérée de ce joug à la fois colonial et impérial sans non plus succomber à la tentation d'exercer elle même ce type de politiques sur d'autres collectivités qui lui seraient endogènes ou exogènes.

Pour ce qui est de l'expression "japanouille à barbiche", je dois admettre que c'était vraiment gratuit de la part de Falardeau, peu importe le contexte. Ça trahit un manque de capacité à garder son calme, un humour archaïque et dépassé qui date du temps où le Québec n'avait que très peu de contacts avec le monde extérieur parce que colonisé et sous le joug de l'impérialisme britannique et catholique dont Pierre Falardeau est le fruit. Cependant, le fond du discours de Falardeau est plus actuel que jamais et c'est dommage qu'il semble ne rester que lui pour l'exprimer, plus souvent qu'autrement de façon maladroite et dans un langage de baby boomer frustré. Malheureusement, ce ne sont pas de pseudo-souverainistes wanna be think thank comme Marc Cassivi qui vont pouvoir faire en sorte que l'on comprenne mieux ces concepts afin de nous connaître mieux en tant que collectivité.

Quant aux signataires du manifestes pour l'intronisation de David Suzuki au Pantéon des martyrs de la cause verte, ici, vraiment, Falardeau a tout dit, de la façon la plus intelligente, mordace et appropriée que l'on pourrait souhaiter. Du Falardeau à son meilleur. Dommage qu'il ait fallu qu'il commence par dire une stupidité pour en arriver là.

Faladeau se met encore dans la marde...

Il commence par écrire une chronique dans Ici... en envoyant chier David Suzuki.

S'ensuit Marc Cassivi qui en saute une coche...

Devenu publique, la révolte s'aggrandit: les Cowboys Fringants, André Boisclair, Hubert Reeves et maints autres signent aussi un texte à moitié antifalardiste et très pro-suzukien...

Droit de réplique, superbement écrite.


Conclusion?

Il est passé maître dans l'art de se mettre dans la marde, mais il a la gueule pour gagner son point pareil.

Mais on enlève un bout de point parce qu'il n'a pas su défendre le commentaire un peu raciste du début de contexte. Victoire, mais par décision partagée.

Bird's reply

Dear passerby,


I didn't mean to feed you dark ideas and feelings by throwing myself off that tree the other day; I've been meaning to tell you that I'm sorry. I didn't do it on purpose. In fact, I didn't know you we're watching. But I must say... This day I was feeling pretty shitty just like the days you say that are still ahead.


You know we, the birds have this tremendous capacity for announcement. We're kind of wing-equipped Nostradamuses. Everyone knows about the divine capacity of the swallow to announce the return of the love season (it's precisely the reason why the belief of the contrary spread to the point of converting itself into a proverb: men were jealous of a brain being so small, but able to make a little body fly and predict unknown events such as the coming of warmer days). Nevertheless, if you wanna know why you don't see so many of these blue birds in the grey sky of our urbs these days, I would tell you that the hypothesis of further shitty days to come might put you on the right investigation track.


Now, what motivated me to jump off that naked tree without trying to resist gravity's force - despite of my power to do so - is a mystery to me. In fact, it wasn't motivated. It would be more accurate to say that it was a feeling: the feeling that there was a whole bunch of shitty days that lay ahead, and I just didn't want to take part. You know, when you have a premonition,, or a bad feeling to speak in a rational way, your response will be to avoid what you apprehend. Now, you tell me about a better way to avoid than dying.


I am now just another cloud. One of those, that you might say has the shape and form of a bird, right next to the cloud in the form of a tree. Yeah, that's right I'm standing on one of its branches. And I see all you folks and your whole civilization collapsing. You wanna know what's ahead for you, my dear first world friends? From here I see Bangladesh and Haiti, I see Rwanda and Burundi and my bad feeling tells me that the only difference between living in your lousy consumers' society and their chaotic, violent and over-exploited people and lands will be the colour of the skin of the inhabitants. Soon the water supply will dry up and all the oil that was once in our soils will have become smoke that we'll be breathing to find oxygen. I'd rather die quickly from one of the last trees that's left than slowly choked on the rooftop of a building because there are no more trunks in which I can find a hole to pass away in quietly.


Sincerely yours,


Dead Bird

Tell-Tale Signs Of Shitty Days To Come

Get to a street that's usually crowded, but it's not. Understandable, 7AM is no time to exist. If anything, early-birds should wake up at this time, or die. Which is the point, isn't it? Because on this Monday morning, on Sainte-Catherine street, a bird commits suicide. Falls right off a tree branch, falls neck first on the asphalt and stops moving. Forever. Right across the street from me, becomes car fodder.

Chances are it was a natural death, and it just fell. Or that it had broken wings and couldn't escape its fate. But it could also be that it couldn't bear to live in this place. Not like this. Not in this day and age. A bird like Hunter S. Thompson, like Elliott Smith. Man we're fucked if it's come to this.

And it does, indeed seem like it's the case, when one of the busiest patches of circulation cement is so desolate, the sky is so grey, the world's economy is on the brink of collapsing, wars are raging, Elections are happening and seemingly complementary with possibilities of hostile Conservatism takeovers... I could understand why a bird wouldn't want to live here anymore.

Sure, there are pieces of paradise in the Caribbean, but can't the birds sense danger looming? Perhaps the prettiest islands on earth are also doomed.

And some species are more apt at survival. Rats, locusts, roaches, vermin. Birds can fly away, but if you take away their desire to fly, break their wings by breaking their minds, their spirit - they will be left with nothing. Just like us. We mostly seem to be able to take it, some of us barely, a few can't at all. It's a wonder why we do, though. We are fully aware that there are too many of us in this world, not only for comfort, but also for the planet's ressources and balance. And billions of us go on with misery, unhappiness, useless stress, obeying corporate or actual masters for no good reason at all. You've got to know Keith Richards knew what he was doing when he fell out of that tree a few years ago. He knew. He had decided. He missed. And The Beast took him back in, told him he had better not do it again, and off he went Rolling Stoning again with his buddies, ridding the world of half of its drug-and-alcohol content selflessly, as a one-man sniffing task force.

But birds, eh? Way to start the day. One has to end for another one to start? Good thing I ever hardly sleep, I'm doing more than my part. But as the sun was coming up this morning on a grey artery that barely keeps the city's blood alive, the light seemed terribly dark.

Manifeste post-morthemiste

Un dénommé Jordy, historien et anthropologue d'origine catalane a mis l'emphase sur l'importance de « concrétiser » à l'âge adulte. Son discours fut prononcé sur une île au large de Mochima, au Vénézuela, samedi, le 9 août de l'an 2008. L'éminent spécialiste méconnu expliquait qu'il essayait depuis des années de terminer un roman qu'il avait commencé à écrire: « Il est fort probable que le résultat soit une merde, mais au moins, cette merde sera mienne. » C'est cette phrase on ne peut plus inspirante qui m'amène a vous offrir cette merde qui « pue bien » comme disait mon ami Jean, un français établi au Mexique depuis tellement longtemps qu'il ne se souvient plus qui était la Marseillaise.


Quoique... en ce moment je vacille comme la flamme d'une bougie imaginaire et j'éprouve un certain regret, dois-je avouer: c'est que je suis en train de vous mentir, hypocrite lecteur. En effet, ce que vous êtes sur le point de lire est tout sauf une merde. Ceux qui diront « c'est de la merde » pourront désormais se vanter d'être de parfaits ignorant en matière de littérature.


  1. CONTRE L'AUTO-DÉNIGRATION, l'auto-dévaluation, c'est-à-dire convertir le lecteur en bourreau. OUI à l'auto-critique intériorisée ou extériorisée dans le but de contre-attaquer de façon contondante (qui frappe fort sans laisser de trace) et de renforcer le coup porté par le dire - qui est action autant que le geste. Contre-attaquer, attaquer, parce que parler c'est prendre position.

  2. FRANCHISE ET HONNÊTETÉ dans le combat littéraire. Une force externe nous agresse et nous amène a prendre notre plume et élaborer un discours, peu importe sa nature. Un pôle de communication est obligé face au conflit qui doit être explicite. L'ENNEMI DOIT ÊTRE NOMMÉ. Pour écrire il faut du courage. Jean-Paul Sartre a écrit dans son oeuvre Qu'est-ce que la littérature? quelque chose qui ressemblait a ceci : le stylo est à l'écrivain ce que le fusil est au soldat envoyé en plein champ de bataille. Peu importe s'il touche sa cible, l'important est de tirer et d'avoir une cible. Sa vie en dépend. Il en va de même pour l'écrivain. Celui-ci se trouve constamment en position de combat et ce, même s'il ne l'admet pas. Par exemple, le mouvement alter-mondialiste propose une esthétique qui aspire à en finir avec la proposition nihiliste que nous offre le post-modernisme qui revendique une passivité et une complaisance totales qui aboutissent en un individualisme pathologique causé par une hyper-consommation qui reigne dans les sociétés capitalistes centrales. Malgré le fait que la proposition alter-mondialiste puisse paraître simple et vague, on ne peut lui enlever le mérite d'avoir un ennemi bien défini qui correspond à la dite « mondialisation » des marchés. Il n'y a de cela aucun doute que le capitalisme a bien su récupérer et continuera à recycler une bonne partie de la production culturelle générée par le mouvement culturel en question. Cependant, « rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme ». La force de ce mouvement réside en ce qu'il prétend inclure les grandes majorités laissées pour contre par l'offensive néo-libérale. De plus, il s'agit d'un mouvement qui se caractérise par sa pluralité, contrairement aux mouvements socialistes qui aspiraient à changer le mode de production durant les années soixante-soixante-dix. Il est donc à prévoir que la force qui fit surgir le mouvement alter-mondialiste -en se fortifiant elle-même- provoquera sous peu la résurrection ce mouvement sous une autre forme. D'ici là, je propose d'être encore plus clair : l'adversaire doit avoir un nom et un prénom, de la chair et des os, un corps et une âme afin que le conflit soit un référent limpide pour le lecteur. Être honnête demande de la force et du travail et cela est du à la probabilité que l'ennemi se sente offensé et qu'il réponde à l'agression. Sauf qu'il faut comprendre que c'est précisément ce qu'il y a de plus souhaitable pour tout le monde.

  3. ÉCRIRE, CHANTER, JOUER, FILMER, INTERPRÉTER, DESSINER, PEINDRE, SCULPTER, ETC., ETC., ETC. SANS ARRÊT.


Manifeste postmortemiste


  1. Le «post-mortemisme » est un concept vide qu'il faudra donc remplir. Il s'agit d'un concept creux, un calembourg facile autours du mot « post-modernisme » qui s'est justement érigé comme mouvement général de l'époque qui nous précède de part sa complète vacuité. Toutefois:

  2. Le post-modernisme est mort. En fait il est mort depuis longtemps. La balle qui a fait exploser le cervelet de Kurt Cobain a ricoché et elle est venue se loger en plein coeur du post-modernisme. Le post-modernisme a alors vu toute sa vie défiler devant ses yeux : depuis ses premiers balbutiements, à peine sorti du ventre de la plume de Lyotard, en passant par ses premiers pas en pantalons à pattes d'éléphant se dandinant sur du disco, par ses premières lignes de coke alors qu'il était requin de la finance sur Wall Street, ses premières injections d'héroïne à Seattle qui annonçaient déjà son suicide.

  3. Il y a donc longtemps que le post-modernisme est mort, plus de dix ans déjà. On peut dire même que plusieurs autres mouvements culturels ont caractérisé cette période. Cependant, ils n'ont pu transcender dû au fait que nous n'avons toujours pas eu l'occasion de faire notre deuil de ce cadavre de polyester né au milieu des années soixante-dix. Le post-mortemisme est précisément cette période de deuil, de vide dans lequel tout ce mélange et duquel surgira la prochaine connerie qui colorera l'atmosphère dans laquelle nous baignons. De quoi sera fait cette nouvelle époque? Si je le savais, j'aurais une bonne raison de m'emmerder et, comme je n'en ai aucune idée, je garde espoir en dépit du fait que cela démontre une grande naïveté de ma part. Pour le moment, l'important c'est d'en finir avec le post-modernisme pour pouvoir un jour passer à autre chose afin de donner un peu de matière aux cégépiens qui sont obligés de suivre des cours d'histoire de l'art.