vendredi 25 novembre 2011

Lancement: 4 Minutes To Midnight

Mes amis chez 4 Minutes To Midnight - une revue littéraire plus souvent qu'autrement alliant poésie et mise en page, figures de style autant que typographie, lancent leur édition courante ce soir, plus bilingue qu'à l'habitude, à la librairie Drawn & Quarterly à Outremont.

Aussi, cette fois-ci, la revue est dédiée à Expozine et la mise en marché de l'art indépendant au Québec; j'y ai contribué un texte en français, articulé autour de la musique. Par contre, mon texte s'est vu modifié quelque peu...

C'est donc sans complexe que je vous offre ici ma version originale, alors que vous pouvez commander la version abrégée et re-montée sur le site de la revue. Je partage ici puisque ça parle d'un contexte relativement social, soit la création et la diffusion de la culture...


Le Québec, en tant qu’îlot majoritairement francophone dans un océan anglophone, est unique dans sa façon de voir la Culture, dans un pays où les deux peuples colonisateurs tentent tant bien que mal de se différencier culturellement des États-Unis.

Le Canada anglais a réussi à former des artistes qui se différencient de leurs compères américains de deux façons : en encourageant ceux qui en sont carrément différents (The Tragically Hip et Rush en musique, le Woodlands Style ou les Painters Eleven en peinture, le Vancouver School en photographie pour ne citer qu’eux) d’une part, et en s’hyper-américanisant de l’autre et faire des artistes canadiens-anglais des figures importantes aux États-Unis (Nickelback, Shania Twain et Céline Dion en musique, Michael J. Fox, Pamela Anderson et Jim Carrey au cinéma, Margaret Atwood et Douglas Coupland en littérature)- s’inspirer du star-système et l’infiltrer pour foisonner.

Au Québec, vu le contexte de la langue, les éditeurs se sont rassemblés pour s’entraider et créer une sous-culture (du point de vue nord-américain) qui deviendrait son propre star-système, avec une demi-douzaine de ‘gros’ éditeurs de livres, deux plus grandes compagnies de disques (Audiogram et Québécor) et un tout petit groupe de producteurs de cinéma qui engage toujours les mêmes visages, qui changent aux 10 ou 15 ans.

Le hic, c’est que tout cet ‘establishment québécois’ continue de se vendre comme étant des regroupements d’artistes indépendants, des petits travailleurs honnêtes pas trop riches, qui ne sont que des mouches comparées à leurs comparses américains, sauf que ce sont eux qui dominent la culture populaire, la radio, la télé, le cinéma, les salles de spectacles (surtout celles de plus de 100 places), les comptoirs à journaux… sans compter que Québécor est une grande entreprise d’envergure internationale qui tisse ses toiles dans la plupart des domaines économiques.

Et le reste de la Culture, celle qui n’est pas annoncée dans les épiceries, doit soit être considéré comme ‘la relève’ qui tente de percer dans ce marché, soit une culture vraiment, absolument indépendante, résolument en marge. En fait, plusieurs variétés de sous-cultures existent : quelques-unes tournées vers les Américains (punk hardcore, fanzines) ou vers les Européens (la musique métal et les films gore), la filière indie-rock à succès, les punks francophones, les poètes qui font plus de spectacles/lectures qu’ils n’ont de textes sortis en recueils…

N’empêche qu’on semble loin du Refus Global, qu’il ne se dégage guère d’unité, d’esprit de corps. Qu’on pense seulement au groupe punk The Sainte Catherines : leur leader, Hugo Mudie, a lancé sa propre compagnie de gérance, L’Écurie, qui en plus produit des spectacles et un mini-festival nommé le Pouzza Fest; un de leurs anciens membres, Wood Nadeau, promeut aussi des spectacles – d’abord seul, puis avec le collaboratif Mon Œil, devenu depuis L’œil du tigre, qui est avec le temps aussi devenu une maison de disques. Et bien que les deux clans collaborent souvent, à présenter des spectacles chacun de leur côté, ils se divisent le public-cible – pas seulement en argent, dont le montant est, avouons-le, quand même assez minime, mais surtout en gestion de temps. Qui a le temps d’aller voir deux concerts du même type par semaine alors que l’offre de divertissement à Montréal est presque sans limite?

Il y a aussi ce qui se produit entre les scènes différentes : la scène noise nouvellement implantée à St-Henri se rend moins souvent sur le Plateau ou dans le Mile-End; les salles du centre-ville ferment à vue d’œil, par dizaines, et celles qui demeurent sont trop grandes pour accueillir des groupes de moindre envergure et des projets plus osés. Les salles underground qui opèrent à la limite de la légalité se font fermer et celles qui demeurent se voient forcées d’opérer avec des budgets intenables, résultant en des factures salées qu’elles refilent aux groupes qui désirent s’y produire.

Il faudrait un organisme qui chapeaute toutes les scènes, presque bénévolement, afin de laisser libre cours aux artistes pour que ces derniers puissent s’occuper de faire ce qu’ils font de mieux : de l’art. Parce que créer est assez pointu en soi, et qu’après la création, vient la mise en marché et/ou la distribution de l’œuvre, qui elle non plus n’est pas qu’une partie de plaisir.

Mais aucune des grandes institutions ne veut en prendre charge : les ‘grands’ éditeurs préfèrent garder ceux qui font déjà partie de leur star-système; les ‘grands’ festivals préfèrent les artistes internationaux ou les ‘grands noms québécois’; les festivals de région n’en ont que pour les rockeurs de radio; et Pop Montréal est bien trop occupé à faire venir des oubliés des fins fonds des États-Unis qui n’ont pas fait de concerts depuis plus de 30 ans que de prêter l’oreille (et leur vitrine médiatique exceptionnelle) aux groupes émergents qui ne font pas partie de leur cercle d’amis.

Il faut dire que plusieurs musiciens, en jouant dans trois ou quatre groupes en même temps, trouvent eux-mêmes les moyens de se tirer des balles dans les pieds en multipliant l’offre d’entertainment (et par le fait même les demandes de subventions et les applications aux nombreux festivals et événements), en divisant le nombre de lieux d’exposition (en s’y produisant avec leurs groupes dits ‘secondaires’) et en étirant la patience de leurs proches, qui finissent par ne plus savoir où donner de la tête.

Et tout ça parce qu’il est dorénavant tellement facile de produire de la musique à rabais, soit en enregistrant live dans les locaux de pratique, en spectacle, ou chez soi sur un ordinateur – même un portable. Et ensuite, pour le sortir, il suffit de graver un CD-R encore dans son ordi, ou de convertir en mp3 et l’envoyer à tout le monde.

Par contre, ce qui est compliqué, c’est de sortir de sa scène, de son noyau d’amis et d’irréductibles, de propager son message à un plus grand nombre d’oreilles. C’est là que de converger les scènes, de collaborer entre groupes, genres, promoteurs et labels pourrait profiter à plusieurs groupes - surtout dans une ville cosmopolite, culturellement vivante, curieuse et dépensière comme Montréal.

Parce que si une revue est limitée par son tirage (physique, elle n’a aucune limite numérique, évidemment), il n’en est rien de la musique qui, elle, se retrouve déjà en mode internet de nos jours et qui, plus souvent qu’autrement, tire sa force d’être entendue en direct, en concert, de la communion directe entre le public et l’artiste.

Et je persiste à croire qu’une ville comme Montréal peut très bien abriter autant de salles de spectacles aujourd’hui qu’en 2009 (on en compte une soixantaine de moins à l’heure actuelle), et qu’elles peuvent toutes être pleines – et que tous pourraient y trouver leur compte.

C’est d’ailleurs pourquoi j’organise chaque année UnPop Montréal – pour donner aux artistes une plate-forme où se présenter, où expérimenter, où s’amuser. Des spectacles gratuits pour inciter les gens à découvrir les perles rares qui ne demandent qu’à s’exprimer.
Parce que comme le dit si bien Wood Nadeau :
''La beauté de faire de la musique en ce moment, c’est que l’Industrie n’est plus en contrôle de la situation, nous le sommes. Et si l’Industrie tombe ou meurt, nous demeurerons actifs, parce que nous n’avons pas peur de perdre de l’argent, tant qu’on s’amuse comme des fous pendant ce temps-là.''
Le plaisir de créer d’un côté, le plaisir d’écouter de l’autre. Le retour à la case départ, à l’essentiel. Dire qu’on s’est laissé dire qu’on avait besoin de plus que ça pendant 50 ans…
Événement Facebook, pour ceux que ça intéresse.

Occupy Puerta del Sol movement?

Le seul argument qui justifie leur expulsion est celui qui prone le "si les autres le font, on doit le faire nous aussi". Il me semble que Montréal et le Québec depuis probablement la fin du règne du Parti Québécois et du maire Bourque (même si je trouve que ceux-ci ne brillaient pas non plus par leur originalité, seulement qu'on dirait que maintenant c'est pire) sont prisonniers d'une pratique extrêmement conformiste de la part de leur classe politique.

Le pire, c'est que cela semble commencer à déteindre sur notre population. J'ai l'impression qu'on est incapables d'élaborer des manifestations culturelles et sociales propres à nous.

D'ailleurs, selon moi, "Occupy Montréal" en est, malheureusement un exemple. On suit une supposée vague mondiale et, en plus, on se sent obligés de reléguer la traduction du nom du mouvement au second plan. Les mouvements "Occupy" aux États-Unis ne se sont pas sentis obligés de s'appeler "Los Indignados". Pourquoi doit-on appeler notre mouvement comme le leur? En plus, le livre qui a servi d'inspiration aux "Indignados" s'intitulait "Indignez-vous!"

En bref, notre classe politique est morose et manque d'originalité et notre rébellion est morose et manque d'originalité. Ce n'est toutefois pas une raison pour évincer les "Occupy". Peut-être que, avec un peu de temps, quelque chose de nouveau et d'authentique aurait pu en émerger.

Lettre ouverte à Gérald Tremblay

Suite à l'expulsion des Indignés du Square Viger, j'ai écrit cette lettre au maire de Montréal Gérald Tremblay:

(vous pouvez faire de même au maire@ville.montreal.qc.ca ou au geraldtremblay@ville.montreal.qc.ca)

Cher maire Tremblay,

je me rappelle d'une époque où il faisait bon vivre à Montréal.

Les transports publics passaient régulièrement, les rues étaient solides - lire sans nids-de-poule - et les trottoirs étaient beaux. Il n'y avait pas autant de graffitis laids, et beaucoup plus d'arbres. Les policiers n'avaient pas des airs de boeufs et dialoguaient avec les gens dans la rue (jeunes, vieux, passants, cyclistes).

S'il y avait corruption systématique dans les pouvoirs publics, c'était pas mal mieux caché qu'aujourd'hui. Montréal respirait la Culture, le bonheur, la joie de vivre.

Et tout le monde avait une histoire du genre ''mon oncle s'est chicané avec sa femme, il est allé coucher dans le parc pour le nuit''.

Or, semble-t-il que ce temps est révolu. Dorénavant, non seulement il s'y ferait expulser, il aurait aussi une amende et se ferait probablement tabasser en plus.

Les parcs sont un espace public. A-t-on si peur des itinérants qu'on doive les fermer à la même heure que les dépanneurs arrêtent de vendre de la bière, sinon avant? Ça ne peut pas être une question de sécurité, parce que ce n'est pas comme si les forces de l'ordre les arpentait à toute heure du jour, donc la nuit, ça devrait être pas mal pareil...

Ce qui m'amène au mouvement Occupy, les soi-disant indignés.

Ils ont une bonne cause, ils ne foutent pas le bordel, jouissent d'une attention médiatique internationale, règlent leurs problèmes à l'interne... pourquoi les expulser plutôt que les aider? Parce que les Américains sortent les leurs par la force? Il serait tellement plus simple et rentable pour la Ville de leur fournir balais et sacs de poubelles et leur demander de tenir l'endroit propre s'ils veulent rester - le square serait le coin de rue le moins crotté en ville. Avoir l'air de les soutenir améliorerait beaucoup plus l'image internationale de Montréal que, disons, un weekend de Nascar où les touristes viennent voir nos cônes oranges - et les travaux publics seraient faits, à moins de frais.

En 2011, la répression devrait être le dernier moyen utiliser pour enrayer un problème - tous les intervenants dans tous les domaines vous le diront; papa et la ''strappe'', c'est une époque révolue.

Bien en vous même si mal vous en a pris,


Sébastian Hell
auteur, musicien, citoyen

vendredi 11 novembre 2011

Crisse De Caves

Les lecteurs les plus assidus noteront que, récemment, j'ai beaucoup plus souvent répondu à des textes de Marie-Claude Lortie que de Patrick Lagacé.


Les raisons sont fort simples: Lagacé écrit beaucoup moins, et quand il le fait, il écrit moins de conneries. Lortie, elle, écrit des chroniques et des blogues qui font réfléchir. Qui me font réfléchir, du moins, car il semble que la pauvre en endure des vertes et des pas pures.


Sérieux. En 2011. Au Québec.

Sacrament.

On n'est pas sortis du bois.

Notons qu'elle mentionne que ce n'est pas mieux ailleurs; vrai, sauf qu'ici, généralement, je m'étais habitué à ce qu'on soit en avance sur les autres vis-à-vis les droits et le respect de tous: minorités visibles, homosexuels, femmes.

C'est ben beau les jokes de mon'oncle, mais faut montrer que c'est une blague; sinon, on devient le con qu'on imite. Et ça, c'est moins drôle pour tous.

vendredi 4 novembre 2011

Saumon Et Poisons





Dans le même ordre d’idées que ma chronique sur la bouffe du mois dernier, j’ai eu un léger mal de cœur en lisant le texte d’aujourd’hui de Marie-Claude Lortie (oui, encore elle!) qui traite des poisons utilisés par les pisciculteurs éleveurs de saumons, qui tuent les homards et crustacés dans le seul but de nous donner un plus grand nombre de poissons de moins bonne qualité.

Et, puisque ces élevages se font en mer (alors qu’une piscine géante ou, au pire – et le mot ''pire'' y prend ici tout son sens – un lac artificiel aménagé avec un ruisseau qu’ils pourraient remonter pour frayer et renouveler l’espèce ferait autant l’affaire), on pollue l’océan pour une cause, somme toute, assez futile.

En plus de la quantité inimaginable de petits poissons qu’on utilise pour les nourrir.

De quoi se questionner sur la pertinence de manger de ces saumons-là…

dimanche 11 septembre 2011

Never Forget

(copié/collé de mon blogue anglo)





September 11, 2001.

I'd been in a relationship with the (now-former) Lady Of The House for a year, and it was my first trip away from her. It was smack-dab in the middle of my two weeks, sleeping in Trois-Rivières at night and working in a field in St-Tite by day, counting the cars passing by on the highway - a lonely, boring job if there ever was one.

Every day, we'd wake up around 6 AM, get to the hotel's dining room by 6:30, leave for work around 7, come back around 7 PM.

But on that day, the news was on: a plane had accidentally crashed in one of the towers. And, half an hour later, the other plane crashed and it was now clear this was premeditated. With all the world's news cameras watching, live, showing the despair, people jumping out of windows, others suffocating in the street. Reports soon flocked in about 4 highjacked planes and everyone on TV had their opinion about what was going on, and what was going to happen.

And yet the shuttle to take us to work was there on time, and we hopped on it, confused, disoriented, some numb. It was hard to believe World War 3 may have begun and yet we were about to carry on as we would on any regular day.

On the other hand, what choice did we have? We weren't directly involved in anything, and the world around us was still happening, shit needed to get done.

But when we arrived in St-Tite, it was a strange spectacle: many of the homes there, in Québec's one true cowboy town, had American and Canadian flags in their backyards - an extremely uncommon sight in our parts - and the American flags were at half-mast, signifying a national tragedy.

And yet people were going about their business: bull-riding competitions, horse shows, selling merchandise, food, jewelry. Stepping in horse shit. It was surreal. Unreal, even.

How could the world go on now that nothing was ever going to be the same? Then again, how long did it take before we just kept doing what we'd been doing anyway, and the only thing that ever changed was that each day, we'd have more rights and freedoms taken away from us. That, and bearded, tanned fellows were getting a harder time than ever before.

But nothing else really changed.

And that's why I'm pissed off about the wall-to-wall, week-long coverage of the memorials.

''Never forget'' is something everyone should deal with on their own, in their own way, not a stupid fucking catchphrase to be repeated ad nauseam on every news channel, in every publication, on commemorative plaques and plates - and especially not t-shirts.

It's not something a political party should have the right to shove down our throats, especially if they keep blocking support for the first responders any chance they get, usually mere minutes after parading an NYPD cop or NYFD fireman in front of a camera.

Wearing a flag pin or driving a car with a flag bumper sticker doesn't actually do anything for anyone either; you're not ''more supportive'' of the victims than anyone else, and ''supporting the troops'' doesn't help in this particular case either.

Flying planes in building was a political act, not an act of war. ''Never forget'' is aimed at the innocent victims - not ''first and foremost'', but ''only'' , and the consequences of the attacks (two ten-year wars... and counting) mean very little for the friends and families of those who perished.

''Where were you/I/we on 9/11''? I answered that already. But more importantly: where are we now? And where will we be in the future? And how exactly is the world we're shaping a tribute to the departed?

We should have been busy making a better world to live in, one in which events like those from ten years ago wouldn't be a daily possibility. Instead, we used 3000 useless deaths as an excuse to kill over 150,000 more.

mercredi 17 août 2011

Mieux Manger: À Quel Prix?

Marie-Claude Lortie de La Presse demande aujoud'hui dans son blogue si vous seriez prêts à payer le ''vrai'' prix pour mieux manger, question inspirée du fait que les rotisseries St-Hubert ont choisi de nourir leurs poulets de farine animale, pratique qu'ils avaient suspendue pendant la crise de la vache folle.

Voici ma réponse:
Que St-Hubert ait pris cette décision écoeure et déçoit au plus haut point.
Le hic, c'est quand on commence à parler du prix de la nourriture en épicerie.
Parce sortir au St-Hubert, si la différence entre du poulet de bonne qualité et de qualité douteuse n'est que de 40 cents le poulet comme le prétend un de vos lecteurs, il faudrait s'attendre à ce que le restaurant monte le prix de ses quarts d'un dollar, et ses demi-poulets de deux. Et tant qu'à sortir et payer mon assiette 5 dollars, aussi bien la payer 17 pour bien manger.
Mais à l'épicerie, entre manger de la merde pour 100 dollars qui va durer moins d'une semaine ou tripler la facture pour quelque chose de meilleur, je vais être tenté de choisir l'option plus accessible, le prix des autres commodités (loyers à presque 1000$, passe d'autobus à 80, internet, Hydro, etc) primant et privant du véritable choix.
Mais si j'avais à voler de la bouffe, ce serait bio, sans additifs et 100% naturel à tout coup.

vendredi 5 août 2011

Lagacé Contre-Attaque




Il m'arrive de critiquer Patrick Lagacé - journaliste à La Presse et co-animateur des Francs-Tireurs - pour ses positions idéalistes et idéalisantes à propos de la société dans laquelle on vit, qui, pour lui, abrite plus de bonnes personnes que de mauvaises, et que la proportion de malfaiteurs diminue au fur et à mesure qu'on grimpe les échelons des emplois dits honorables, tels que les policiers, soldats et politiciens. Et journalistes.

Toujours est-il qu'il nous a prouvé, dans un post de blogue hier, qu'il comprend exactement le rôle qu'est supposée jouer la presse dans notre société: celle de démasquer la vérité des clichés de notre monde et de la communiquer au petit peuple.

Les journalistes Américains se réveillent à peine d'une époque (un bon 10 à 15 ans) où ils ont été trop complaisants avec leurs élus, les firmes de bullshittage (relations publiques) et les grandes compagnies, avalant trop souvent les phrases vides et les mensonges pour aider l'État à justifier des dépenses folles ou des guerres injustifiées (qu'on pense au président Bush II et sa guerre en Irak) ou même pour copier-coller des communiqués de presse et prétendre qu'un simple lancement d'album, de film, de voiture ou de shampooing est une nouvelle digne de se retrouver en page fronticipice.

Sans parler des journaux à potins de style News Of The World et National Enquirer...

Le beau Patrick est même allé au front pour défendre un de ses collègues qui s'était fait tasser par un ministre et son équipe en posant une question qui les troublait. Dans ces moments-là, rien d'autre à faire que d'applaudir.

mardi 2 août 2011

Tricoter Serré




Empédocle, philosophe grec, a pondu il y a des siècles la phrase ''tout est politique''.

Plus le temps passe, plus elle s'avère vraie - mais plus elle est banalisée, aussi. La politique, ce n'est pas seulement les gérants véreux de notre existence, les lois, les hopitaux, l'économie...

C'est d'abord et avant tout de s'impliquer pour se rendre la vie meilleure, et la rendre meilleure pour tous. Et parmi les acteurs les plus importants de notre politique actuelle se trouvent... Les Ville-Laines.

Si vous avez manqué leurs apparitions dans Le Devoir et chez Pénélope McQuade, le blogue bilingue de Mimi Traillette (ma Ville-Laine favorite) vous offre ce matin deux liens qui expliquent les raisons derrière leur propension à tricoter en public.

''En route pour la gloire''? Je l'espère bien.

mardi 12 juillet 2011

J'Veux Ben, Là...

... mais y'a des limites.




Déjà que l'item en question a probablement été fait en Chine, la traduction ne m'inspire rien de bon.

samedi 11 juin 2011

Lagacé Commence À... M'Agacer

Patrick Lagacé, de La Presse, se lance ce matin encore à la défense de ceux qui ne peuvent se défendre eux-mêmes, c'est-à-dire les policiers qui tuent des civils dans le cadre de leur emploi.

Après sa prise de position relativement comprenable dans le cas de Freddy Villanuova, ce ''jeune criminel de Montréal-Nord'', le voici ce matin qu'il défend les quatre policiers qui ont tué, mardi matin dernier, un itinérant qui se battait avec un sac de poubelles et un passant, qui ne faisait que se présenter au travail (un employé de l'hôpital Saint-Luc - j'imagine que Stephen Harper et Jean Charest vont appeler ça de la création d'emploi).

Trois balles ont été tirées, deux sur le sans-abris, une sur le passant. Alors que l'arme à feu ne doit être utilisée qu'en dernier recours.

Encore une fois, je suis issu d'une famille qui a incorporé le métier de policier (et de militaire) dans son arbre généalogique, pas un ado anarchiste anti-McDo. Dans tous les corps policiers (SQ, SPVM, GRC) qui les ont employés, jamais un d'eux ne s'est retrouvé dans une situation où la force fatale n'a été utilisée sans être le dernier recours. Même pour le sergent qui oeuvre dans St-Léonard et Montréal-Nord et doit faire face à une guerre de mafieux et de gangs de rue à tous les jours.

Il y a moyen de le faire.


Lagacé, absurde comme lui seul en est capable, y est allé de cette allégorie:

Dans un film américain, Bruce Willis aurait pris la situation en main. Hop, une prise de judo. Hop, une balle dans la jambe. Mais nous ne sommes pas dans un film américain. Nous sommes dans la vraie vie, dans une grande ville nord-américaine.

Le flic nord-américain ne tirera pas une balle dans la jambe de Mario Hamel, en ce mardi matin. Il n'est pas entraîné pour cela. Il est entraîné à tirer au milieu du corps. Il est entraîné à tirer pour tuer.
Si c'est vrai, alors incorporons-donc quelques cours sinon d'arts martiaux alors d'auto-défense de base de style ''un homme contre un homme et son couteau'', le genre de cours qu'un doorman de bar trouve le moyen de terminer en deux semaines, de soir, entre des quarts de travail sur Crescent ou Ste-Catherine où il doit, justement, faire face à des épais armés en état d'ébriété presque chaque soir, sans jamais en tuer un et - plus important encore - sans jamais mourir lui-même. C'est faisable pour un boeuf de 350 livres qui travaille presque au salaire minimum avec son QI sous-normes, ce devrait l'être dans les écoles de police. Me semble.

mercredi 1 juin 2011

"El Rumor del Incendio" face au nihilisme post-moderne lassant de la critique théâtrale québecoise

Je vais me prêter ici à un exercice controversé qui consiste en une critique partiale d'une critique de théâtre que j'ai lue sur www.cyberpresse.ca, publiée le 1er juin 2011. Je dis qu'il s'agit d'un exercice controversé car il est risqué de critiquer une critique, d'autant plus si l'on connaît les gens qui en sont l'objet. Toutefois, en ce qui me concerne, il est nécessaire de m'exprimer sur le sujet parce que je trouve ce texte symptomatique d'un certain nihilisme post-moderne lassant qui règne sur le Québec et dont je tiens les médias de masse responsables en bonne partie.

La critique dont il est question ici, dont l'auteur est Alexandre Vigneault, traite d'une pièce de théâtre que j'ai eu l'opportunité de voir à Mexico, il y a de cela quelques mois, et qui a été présentée à Montréal dans le cadre de la dernière édition du Festival TransAmérique. Cette pièce, El Rumor del Incendio, qui consiste en un amalgame de genres qui appartiennent à la fois aux domaines de la fiction et des narrations qui ne se prétendent point fictives, cherche à reconstruire la vie de Margarita Urías Hermosillo afin de la comprendre elle, mais aussi de comprendre une époque qui pourrait paraître lointaine depuis une perspective post-9/11. Toutefois, il semble qu'au Québec on a souvent tendance à confondre distance et différence lorsqu'il s'agit d'histoire, ce dont je tiens - encore une fois - les médias de masses responsables en bonne partie.

L'exercice auquel se prêtent Luisa Pardo et Gabino Rodríguez, deux des principaux artisans de cette pièce, est beaucoup plus risqué que celui auquel je me prête en ce moment. En effet, il se trouve que Margarita Urías Hermosillo était la mère de Luisa. Il s'agit donc d'une œuvre encore plus partiale que ma critique.

Aujourd'hui, Luisa fait du théâtre alors qu’autrefois sa mère s'était enrôlée dans une des nombreuses guerrillas mexicaines. El Rumor del Incendio est donc le fruit d'une labeur de recherche historique, généalogique, sociologique et politique dont le résultat consiste en un documentaire scénique qui permet au public, mexicain du moins, de réintégrer des éléments qui semblaient être disparus de la mémoire collective.

Entre autre, il est surprenant de voir de quelle façon l'usage ou non de la violence à des fins révolutionnaires ou de lutte contre l'oppression était objet de débat, contrairement à aujourd'hui, où un consensus malsain sur le sujet nous oblige à l'apathie, même lorsque l'on se heurte aux pires injustices, que ce soit venant de l'État ou venant de grandes corporations qui arrachent nos ressources et notre plus-value. Il semble que notre consensus autour de la non-violence aille de pair avec le leur autour de l'usage de la violence, surtout depuis le 11 septembre 2001.

Quoique, dans le cas québécois, ce consensus autour de la non-violence régnerait peut-être depuis l'assassinat de Pierre Laporte. En ce sens, il est intéressant de lire l'article de Pierre Foglia, Le passé qui ne passe pas, dans lequel le chroniqueur nous parle de l'ambiance « d'exaltation » dans laquelle baignait le Québec avant qu'on trouve le cadavre du ministre. En fait, cet article de Pierre Foglia et El Rumor del Incendio ont cela en commun : malgré la distance, les deux documents nous rappellent certaines choses que l'histoire officielle voudrait effacer à tout prix.

Je reviens donc à la critique d'Alexandre Vigneault sur cette pièce de théâtre mexicaine. Ce qui me dérange, ce n'est pas qu'il ne l'aie pas aimé, c'est plutôt qu'en lisant son article, j'ai l'impression de lire le triomphe de l'histoire officielle. Son texte est imbibé d'un mauvais usage du structuralisme prôné à outrance dans les universités québécoises. J'ignore l'université à laquelle ce critique a étudié, mais je me souviens que, lors de mes années de Baccalauréat à l'Université de Montréal, on me tapait sur les doigts sitôt que j'essayais d'aborder le contexte et l'auteur dans un travail d'analyse littéraire. Pourtant, je suis toujours aussi convaincu que l'on en sait jamais trop sur l'auteur et son contexte lorsque l'on essaie de comprendre son œuvre. Je me suis même aperçu que cela rendait la lecture plus passionnante ou moins ennuyante, selon le cas.

Ce qui me dérange, c'est cette plainte : « Or, ce que l'on constate vite, c'est que cette masse d'information est livrée dans une orgie de dates, de lieux, d'acronymes et de noms qui finit par avoir raison de notre indignation et même de notre compassion ». Afin de savoir si elle est légitime ou non, je crois qu'il faut nous questionner sur la fonction de la critique artistique et se demander si celle-ci doit nous indiquer si aller ou non voir une œuvre ou si elle doit plutôt nous apporter un point de vue susceptible d'enrichir notre expérience, peu importe si celle-ci sera positive ou négative. Selon moi, il est clair que c'est la deuxième option qui obtient mon vote, mais lorsque je lis l'article d'Alexandre Vigneault, j'ai l'impression que lui, ainsi que son employeur, penchent plutôt en faveur de la première.

Pourquoi cette « orgie de dates, de lieux, d'acronymes et de noms »? Il me semble qu'un critique de théâtre, de par sa position privilégiée que lui octroie sa profession, pourrait très bien formuler cette question aux artistes qui présentent cette pièce. Malheureusement, la routine du métier de critique d'art ne semblent pas lui donner le temps de comprendre; il faut lui donner l'information à la petite cuillère, déjà cuisinée et mastiquée. Et l'on se surprend de la stérilité culturelle de notre époque...

Ensuite, Alexandre Vigneault en a contre « les tirades informatives et ces lectures mécaniques de lettres personnelles qui auraient pu s'avérer touchante ». Pour ma part, j'aurais peut-être crier au sacrilège si ces lettres avaient été lues sur un ton mélodramatique, aussi subtil eu-t-il été. C'est peut-être ma lecture d'Agota Kristof qui m'a trop convaincu qu'il n'était pas nécessaire que les émotions soient formulées par l'émetteur afin qu'elles soient ressenties par le récepteur.

Toutefois, pour apprécier pleinement ce choix de style de la part de Lagartijas Tiradas al Sol, je crois qu'il faut en savoir plus sur le contexte de production de l'oeuvre. En effet, si l'on croit que le Mexique est un État pas si pauvre que ça, pas si anti-démocratique que ça et pas si violent que ça, on serait en droit de s'attendre à une narration au ton chaleureux. Sauf que, quand on sait que ce pays est submergé dans une violence inimaginable, que les mouvements sociaux y sont de plus en plus stigmatisés, que l'État trouve chaque jour de nouvelles justifications pour utiliser la force et que la pauvreté provoque un des exodes les plus importants sur la planète, on commence à comprendre un peu plus le sens d'utiliser un ton aussi froid. Selon moi, cette voix constitue la métaphore d'une société qui se désensibilise chaque jour un peu plus.

Le critique se défend en disant que « émotion et pensée ne sont pas des antagonismes : en appeler aux affects peut permettre d'entrer dans l'intellect par la grande porte comme en a déjà fait la preuve la compagnie de théâtre documentaire montréalaise Porte-parole ». Je ne connais malheureusement pas le travail de cette compagnie de théâtre, mais pourquoi diantre Lagartijas Tiradas al Sol devraient-ils essayer de reconstruire la vie de Margarita Urías Hermosillo en copiant le style de Porte-parole? De toute façon, lorsque j'ai vu cette pièce, la froideur et l'aspect mécanique de la façon de parler des personnages ont été précisément les éléments qui ont suscité en moi « indignation », « compassion », mais surtout, une envie d'agir contre ce passé qui mitraillait le public. Selon moi, l'émetteur n'a pas besoin de ressentir pour faire ressentir. Je dirais même que, dans la plupart des cas, il est préférable que celui-ci ne ressente pas à ma place.

Il y a autre chose qui m'écorche dans cette phrase. J'y trouve un prélude au climax de l'article que je ne voudrais pas vendre tout de suite. En effet, j'y entrevois quelque chose entre les lignes du genre « on n'a pas besoin que ces étrangers viennent faire ce genre de théâtre ici. Chez nous, on a des gens qui en font et du bien meilleur »; un peu comme si cette troupe et cette pièce n'avait rien à nous apporter de nouveau.

Pourtant, lorsque j'ai vu cette expérience théâtrale qui, au Mexique, a éveillé tant de souvenirs dans le public, qui ont même fait l'objet d'un débat-conférence ayant eu lieu environ une semaine après les représentations, mon premier réflexe a été de me demander si, au Québec, nous avions une quelconque expérience similaire qui aurait pu entrer en dialogue avec la pièce de théâtre. Peut-être que pour plusieurs québécois, la réponse serait non. Toutefois, en ce qui me concerne, je me suis rappelé de ce texte de Foglia mentionné plus haut. Dans les deux documents on trouve l'évocation d'une « exaltation ». Il y a ensuite un certain événement qui met fin à cette exaltation et qui semble laisser place à une terrible angoisse, un certain repentir même...

Autant au Mexique qu'au Québec, on dirait que l'on vit une interminable gueule de bois depuis 1980. C'est partout pareil vous dites? Non. En Bolivie, ce n'est pas précisément cette ambiance qui règne. Même au Vénézuela, où la Révolution Bolivarienne semble s'éroder, ce n'est pas cette impression qui nous traverse.

D'ailleurs, l'exercice de Lagartijas Tiradas al Sol me semble un pas indispensable à franchir afin de changer d'air. Cette troupe de théâtre essaie de comprendre ce qui s'est passé dans une vie et dans une société en ravivant la mémoire de souvenirs agonisants. Au Québec, il n'y avait que Falardeau qui le faisait. Pourtant, n'y a-t-il pas certaines choses importantes du passé qui seraient en train de nous échapper? Par exemple, comment avait été accueilli la Reine d'Angleterre au Québec dans les années soixante? Comment sera bientôt accueilli le couple princier? Pourquoi cette différence ou cette ressemblance? Simple curiosité...

Finalement, le climax de l'article est formulé par Alexandre Vigneault de la façon suivante : « El Rumor del Incendio, malgré l'intérêt et l'importance de son sujet, fait naufrage en raison de cette approche presque totalement désincarnée. La déception aussi suscitée par Asalto Al Agua Transparente (sic) l'an dernier incite finalement à se questionner au sujet de l'attention que le Festival TransAmérique accorde à la jeune troupe mexicaine depuis deux ans... » Si je comprends bien, même si le sujet est important, le Festival TransAmérique devrait considérer cette pièce comme un échec et devrait même penser à jeter la troupe aux poubelles, tout cela à cause d'une « approche désincarnée ».

Au Mexique il y a un proverbe qui dit « dis-moi ce dont tu te vantes et je te dirai ce dont tu manques ». J'ai vraiment l'impression que ce proverbe s'applique très bien à l'affirmation du critique. Lorsque je lis son article, l'ignorance manifeste du contexte de production de l'oeuvre me saute en plein visage et me fournit de sérieuses raisons de soupçonner un « manque d'intérêt » pour le sujet dont il est question. Quels sont ces acronymes, ces lieux et ces dates que l'on nous sert en rafale dans cette pièce? Pourquoi s'y trouvent-ils? Pourquoi le critique s'est-il simplement contenté de se plaindre de cette présence au lieu de chercher à la comprendre? Il existe une différence selon moi entre être critique et être « critiqueux » et, si la pièce traitait d'un sujet « important » et « intéressant », il me semble que la moindre des choses aurait été de faire preuve de sens critique et non pas se contenter d'être « critiqueux ».

De plus, si le sujet abordé par Lagartijas Tiradas al Sol est « important » et « intéressant », il est tout a l'honneur du Festival TransAmérique de réinviter la troupe pour sa prochaine édition. Toutefois, si ce n'est pas le cas, je me demande moi-même qu'elle est l'importance et l'intérêt d'un tel festival. Il est clair que, de mon point de vue, le Québec a tout intérêt à connaître le théâtre du reste de l'Amérique et à faire connaître son théâtre dans cette région du monde, surtout en ce qui concerne la partie du continent que l'on appelle « latine ». Toutefois, je me demande si cet intérêt et cette considération sont partagés par le reste de mes compatriotes.

Vous savez, ici, au Mexique, L'Incendie de Wajdi Mouawad fait salle comble et je soupçonne le FTA d'y être pour quelque chose. Maintenant, Lagartijas Tiradas al Sol ne sont pas non plus les derniers venus. Certes ils n'ont pas l'âge et l'expérience de Mouawad et, proportionnellement, ils ne jouissent pas de la même diffusion. Cependant, leur présence, autant individuelle que collective, est de plus en plus importante. Certains membres de cette troupe ont participé à plusieurs pièces de théâtre et à de nombreux tournages. D'ailleurs, El Rumor del Incendio sera présentée dans plusieurs festivals internationaux, notamment à Bruxelle et à Paris.

Maintenant, le rôle du FTA est-il de faire connaître le théâtre québécois au reste des Amériques ou de faire connaître le théâtre du reste des Amériques aux Québécois? Selon moi, la réponse se trouve dans une dialectique qui inclurait autant la première que la deuxième option. Cela signifie que le FTA doit élaborer ses critères de sélection en se demandant, en quelque sorte, quelles sont les préoccupations de la production théâtrale actuelle en Amériques.

Eh bien, si on lit un peu les journaux latino-américains, on s'aperçoit rapidement que le sujet dont traite El Rumor del Incendio est incontournable : partout en Amérique Latine on cherche à comprendre ce qui s'est passé pendant la « guerre sale ». Regardez, seulement au Chili, on vient d'exhumer les cendres de Salvador Allende; en Haïti, Aristide et Duvalier sont revenus se disputer la mémoire et je peux continuer à vous donner des exemples en Bolivie, au Vénézuela, en Argentine, etc., etc., etc.

Et nous là-dedans? Au Québec, c'était si tranquille que ça à cette époque? D'où vient notre intérêt pour le théâtre de l'Amérique latine au point d'avoir un festival qui en diffuse autant? Serait-ce que notre histoire et notre culture et les leurs auraient plus en commun que l'on serait porter à croire? Afin de répondre à tout cela, ne serait-il pas utile de réaliser, à notre façon, un effort de recherche similaire à celui qu'ont effectué les membres de Lagartijas Tiradas al Sol avec El Rumor del Incendio?

La pièce sera présentée jusqu'au jeudi, 2 juin 2011, chez Prospero.
Pour plus d'information sur le travail de Lagartijas Tiradas al Sol: elrumordeloleaje.wordpress.com

mardi 3 mai 2011

Lettre Ouverte À Gilles Duceppe

Cher M. Duceppe,

j'imagine que le coup a été dur à encaisser. Vous avez toutefois fait preuve de tout un sang-froid lorsque vous avez annoncé votre retrait du Bloc Québécois.

Mais revenons au coup dur. Je ne sais pas si ma position ressemble à celle de mes concitoyens, mais de mon côté, je m'excuse. Profondément. Voyez-vous, vous représentiez mon comté, Ville-Marie, à Ottawa depuis 1990 - et vous y avez fait un travail plus qu'exemplaire: votre parti a été à l'origine de l'éclosion du scandale des commandites; vous avez depuis défendu les chômeurs et la caisse d'assurance-emploi, les pêcheurs des maritimes dans un dossier semblable, les minorités partout au pays, la neutralité internet et décrié les nominations douteuses des Conservateurs dans la plupart des domaines, allant des ports au CRTC. Vous avez aussi été le seul à ne pas lâcher prise quand il était question qu'un ministre Conservateur soit accusé de corruption - sans doute parce que vous étiez le seul parti qui, sachant le Pouvoir inaccessible, n'a pas de membres qui se sont vus offrir des pots-de-vins en échange de contrats ultérieurs.

Ce soir, le 2 mai 2011, j'ai fait ce que les résidents de l'Ontario auraient dû faire: j'ai voté ''stratégiquement''. J'ai vu la montée du NDP et décidé d'envoyer un message au Bloc et aux Conservateurs: il est grand temps de grands changements. Je vous croyais invincible dans votre position de chef de parti ainsi que d'homme droit et de ''chef de parti en qui le public a le plus confiance'' et, malheureusement, j'ai voté pour le NPD pour la troisième fois de suite.  À vos dépens et, cette fois-ci, vous coûtant votre emploi.

Pas que vous auriez pu être vachement efficace à Ottawa, accompagné de seulement 4 autres députés, ça non, mais sachez que pour la plupart des gens que je connais, qui oeuvrent comme moi dans le milieu des arts mais qui sont tout aussi inconnus du grand public que moi, vous demeurez l'homme de confiance pour nous mener vers le droit chemin, celui de l'indépendance.

Mais nous savons également qu'il faudrait toute une dégelée pour que Pauline Marois abandonne la chefferie du PQ, alors vous devrez sans aucun doute ronger votre frein pendant au moins quelques années. Vous pourrez peut-être réfléchir à votre dernière campagne, vous rendre compte que, parfois, il faut dire un NON retentissant à ses propres stratèges losrqu'ils vous suggèrent de sortir les vieux squellettes indépendantistes comme Gérald Larose et Jacques Parizeau des boules à mites ou de passer le dernier droit en compagnie de Mme Marois, un véritable poison politique, comme vous le savez bien (comme Bernard Landry et André Boisclair).

Et il faudra être prêt, dans 4 ou 6 ans, à prendre les rennes. Parce que 4 ans de Stephen Harper et des ses idées réductrices, peu importe les sondages actuels, ça va faire remonter l'indépendance dans les discours et les intentions des québécois de tous azimuts. Et le Québec n'acceptera jamais que Mme Marois soit le premier chef de cet état souverain, parce qu'il sait, de par ses trois ''courses'' à la direction du PQ comme ses ''stages'' aux ministères de l'éducation, des finances et de la santé, qu'on ne peut pas lui faire confiance.

Alors prenez quelques semaines de vacances à Cuba, renvoyez vos stratèges nuls et sans imagination, et affûtez vos armes pour le prochain combat, M. Duceppe, parce que personne d'autre que vous n'est prêt et il ne faudra pas manquer notre troisième chance, pour des raisons évidentes.

Toutes mes sympathies, et encore une fois désolé,


Sébastian Hell
musicien et auteur indépendant
analyste en recherche marketing

lundi 25 avril 2011

Blasélections

Bon, moins ça change, plus c'est pareil...

On risque de se retrouver au même point, au fédéral, dans deux semaines que les cinq (?) années passées...

Comme, au provincial, on va garder les mêmes corrompus qu'avant...

Pendant qu'au municipal, on n'a jamais vu autant d'abrutis au poste de maire dans autant de municipalités à la fois. Et pendant que des ''villes'' des régions en ont des hurluberlus et des religieux, des racistes et d'autres qui refusent de quitter leur poste malgré la grogne populaire, à Montréal, rien ne se passe, sinon que l'érosion du temps fait tomber les buildings et des trous béants dans les routes. Rien ne s'arrange, et ça ne changera pas de sitôt.

Et aux States, ben ils l'ont mis au pouvoir, le gars qui pouvait améliorer leur situation, mais ils ont décidé de lui lier les mains et de lui mettre les pieds dans le ciment, et ensuite ils se plaignent qu'il ne fait rien...

Ce n'est pas pour rien qu'il n'y avait pas de blancs de ce côté-ci des océans, il y a 500 ans: nous sommes incapables de gérer de si vastes territoires et de si belles ressources naturelles sans tout fucker.

dimanche 6 février 2011

Mes Chastes Oreilles Vierges Contre Ma Crinière De Lion

Je ne suis pas certain du décorum, du ''comment faire'', de rien en fait. Je laisse ça entre les mains de quiconque osera s'exprimer sur le sujet.

Voilà: sur mon blogue anglo, je parle d'horoscope. Le classique, dans lequel j'étais vierge, et les nouvelles versions, dans lesquelles je suis maintenant lion, ce qui me sied mieux.

J'ai pensé traduire le texte et le câlisser ici, parce qu'il me semble que ça faisait une éternité que personne ne sévissait dans ce bel cyberespace, mais je ne suis plus intéressé par le sujet - j'ai dit ce que j'avais à dire, et je trouve inutile de m'y repointer le nez.

Faque check ça, comme disent les jeunes: le texte, il est ici. Je ne l'ai pas copié-collé, je mets un lien. À vous d'y cliquer ou pas.