vendredi 16 novembre 2012

La reconnaissance

Cet article est une réponse à celui de mon collègue Sébastian Hell intitulé "Faux débat nationaliste".  Je dois avouer que ma position en ce qui concerne ce texte est plutôt mitigée.  Il y a des arguments avec lesquels je suis d'accord et d'autres avec lesquels je le suis moins, peut être même pas du tout.

Premièrement, pour affirmer que "la plupart des anglos de 15-35 parlent mieux le français que les francos l'anglais", même si ce n'était qu'un commentaire publié sur les résaux sociaux, il faut des sources.  Toutefois, si cela était exact, il s'agirait d'un argument falacieux: la comparaison ne tient pas.  Pour en arriver à une équivalence, il faudrait plutôt comparer le nombre de Québécois francopones maîtrisant l'anglais avec le nombre de Canadiens anglais hors-Québec maîtrisant le français ou le nombre de Québécois anglophones qui maîtrisent le français avec le nombre de Canadiens français hors-Québec maîtrisant l'anglais.

En ce qui concerne le moment de leur arrivée dans l'histoire qui serait plus ou moins le même que le nôtre, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un terrain glissant vers lequel il ne faut pas faire dévier le débat.  Il y a une limite à remonter dans le passé et je crois que l'époque de la conquête et des guerres impériales n'a rien pour couvrir d'orgueil ni les francophones ni les anglophones.  Ce sont les premières nations qui en ont payé le prix.

Cependant, je crois que l'on perd souvent de vue que la relation que le Canada anglais entretient avec les Canadiens-français en est une de conquérants/conquis et colonisateurs/colonisés.  Par conséquent, au Québec, il ne s'agit pas d'une minorité opprimée, mais plutôt d'une minorité dont les privilèges se sont érodés au fil des décennies, au prix de luttes politiques difficiles menées par les mouvements sociaux qui ont émergés au cours de notre histoire, surtout a l'époque de la Révolution tranquille.

J'ai trouvé le tableau ci-dessous dans un livre intitulé Québec: au-delà de la Révolution tranquille.  On peut facilement déterminer quel était le groupe linguistique exerçait l'hégémonie à l'intérieur de la province à l'époque.  Je tiens aussi à attirer votre attention sur l'année, 1969, c'est à dire neuf ans après l'élection de Jean Lesage.
Tableau 26
Les grandes entreprises industrielles du Québec, 1969

Entreprise
Nombre d’employés
Secteur
Contrôle
Northern Electric
13 500
Électronique
Anglo-canadien
Alcan
12 200
Aluminium
Anglo-canadien et américain
Dominion Textile
10 500
Textile
Anglo-canadien
Canadian International Paper
9 800
Papier
Américain
Domtar
9 500
Papier
Anglo-canadien
Consolidated Bathurst
8 000
Papier
Anglo-canadien
Noranda
8 000
Mines
Anglo-canadien
Canadair
8 000
Aéronautique
Américain
Price
5 800
Papier
Anglo-canadien et britannique
United Aircraft
5 500
Aéronautique
Américain
Bombardier
4 000
Machinerie
Canadien-français
Sources : Comité de documentation du Parti québécois, La souveraineté et l'économie, Montréal, Éditions du Jour, 1970, p. 18 ; Maurice Saint-Germain, Une économie à libérer, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 1973, tableau XX, p. 110.
(Tiré de Gagnon et Montcalm; 1992, p. 144)

Cependant, je dois admettre que l'insécurité linguistique des québécois me dérange et que j'ai vraiment l'impression que nous sommes incapable d'adopter une attitude nous permettant de la vaincre.  Selon moi, il faudrait se tourner vers le concept de "reconnaissance" de Paul Ricoeur.  Étant donné que je suis présentement en dehors du Québec, je ne dispose que d'une version espagnole de la citation qui me vient à l'esprit et je la traduirais de la façon suivante: "À l'intérieur de la notion d'identité, il y a seulement l'idée de soi-même, alors que la reconnaissance est un concepte qui intègre directement l'altérité, qui permet une dialectique entre soi-même et l'autre.  La revendication de l'identité implique toujours quelque chose de violent par rapport à l'autre.  La quête de la reconnaissance, au contraire, implique la réciprocité" (Cité par Canclini; 1997).

Selon moi, une stratégie que l'on pourrait peut-être adopter, serait de reconnaître l'autre.  Cela impliquerait une volonté de compréhension plutôt qu'une volonté de se défendre, la reconnaissance des droits de l'autre, plutôt que la concession.  Toutefois, je crois que le fait que nous vivons dans une province francophone en position de faiblesse au coeur d'une relation coloniale avec un pays anglophone, auquel elle appartient, rend la tâche plutôt difficile et c'est d'ailleurs pour cela que je suis tout à fait d'accord avec ce que Sébastian affirme à propos de la situation des immigrants.

Nous ne pouvons pas réellement les blâmer si leur sentiment d'appartenance envers le Canada est plus grand que celui qu'ils ont envers le Québec.  D'une part, c'est à nous de résoudre nos problèmes identitaires qui, à mon sens, découlent d'un manque de confiance collectif envers nous-mêmes et, d'autres part, d'un refus historique d'assumer ce que nous sommes, de devenir indépendant, d'abandonner notre condition coloniale.  Le fait est que nous existons, nous ne sommes ni meilleur ni pire que les autres.  Toutefois, il faut le reconnaître, se reconnaître, mais aussi reconnaître les autres, qui ne sont ni meilleurs ni pires que nous le sommes.

Gagnon, Alain G. et Montcalm, Mary Beth (1992): Québec : au-delà de la révolution tranquille, bibliothèque numérique: "Les classiques des sciences sociales", Chicoutimi.

Néstor García Canclini,"El malestar en los estudios culturales", Fractal n° 6, julio-septiembre, 1997, año 2, volumen II, pp. 45-60.




Le travail d'Adam Curtis remet en question l'autorité du livre comme document de recherche

Il y a quelques années, je suis tombé sur un documentaire qui s'intitule "The Century of the Self" qui a été réalisé par un archiviste de la BBC nommé Adam Curtis.  Ce documentaire est une oeuvre exceptionnelle pour comprendre les idées farfelues qui guident ceux qui nous gouvernent.  Le jugement de ceux-là même qui craignent les furieuses multitudes et qui croient que celles-ci ne pensent qu'en images ou en "stéréotypes" ressemblent à une projection de leur propre intellect.



Dernièrement, j'ai découvert le blogue de ce documentaliste et je vous suggère fortement d'aller y jeter un oeil.  À mon humble avis, ce type de document remet sérieusement en question la sacro-sainte authorité du livre au moment d'effectuer une recherche.  Jugez-en par vous même:

http://www.bbc.co.uk/blogs/adamcurtis/

samedi 8 septembre 2012

Faux Débat Nationaliste

On commence déjà à faire de la politique de ruelle sur les réseaux sociaux, alors qu'on compte encore en heures un moment où un ''fou'' a tenté un crime qu'on n'ose plus nommer ''politique'', et où on a blamé les médias anglophones (ceux de Toronto comme le Globe And Mail et National Post, surtout, mais aussi la section commentaires de The Gazette) de targuer tous les québécois (même ceux qui ne sont ni nationalistes ni indépendantistes) de nazis et d'associer le PQ (un parti social-démocrate nationaliste) à Hitler (le mot ''nazi'' est une abbréviation de nazionalsocialist, que je crois ne pas avoir à traduire).

Mais attacher au nom d'un parti sa signifiance est faire une grave erreur: aux USA, les partis Démocrate et Républicain représentent inversement ce qu'ils représentaient il y a 150 ans; les Libéraux de Charest ou de Chrétien ont tout fait pour enlever des libertés; les Conservateurs ne veulent rien conserver, que ce soit en environnement, en lois sur la vie privée, en droits des femmes; le Parti Révolutionnaire Institutionnel au Mexique a bel et bien institutionalisé la corruption, mais en quoi a-t-il été ''révolutionnaire'' (lire: pour le peuple)? Les exemples pleuvent...

C'est ainsi que je suis malgré moi entré dans une conversation en ouvrant l'internet il y a une dizaine de minutes:






Bon, clarifions: par ''loi 101'' pour les anglos, je ne parle pas d'afficher uniquement an anglais dans le West Island, les Cantons-de-l'est et l'Outaouais... mais mettons avoir un service à la clientèle au moins parfaitement bilingue pour servir le monde dans leur langue. Si le français doit prédominer une affiche (51%? - si c'est assez pour gagner un référendum, on devrait se sentir aussi confortable d'avoir la même marge sur l'affichage, surtout que les endroits qui seraient affichés en plus de deux langues, soit le chinois ou l'espagnol en plus, dans des quartiers ethniques, genre, devraient tout de même se conformer au 51% et devoir rapetisser les autres langues...), pourquoi ne pas avoir l'audace et les couilles de laisser l'autre langue s'afficher en plus petit pour les ''tout aussi indigènes que nous'' et les touristes dans ces cas spéciaux? Ça ne changerait rien à Hérouxville ou Bois-Des-Fillions, carosse, y'en a pas d'anglos qui vont là-bas, pourquoi les téter?


Le plus beau compliment qu'on pourrait faire à nos anglos serait de leur montrer que nous n'aurions plus peur d'eux chez nous - si ''chez nous'' il y avait. Protéger leurs acquis. Les aimer. Écouter leurs tounes (Arcade Fire, Wolf Parade, Sam Roberts, April Wine, Men Without Hats, Gino Vanelli, Céline Dion), regarder leurs films (The Trostsky, Juno, même Gandhi et Ghostbusters ont leurs racines ici), manger leur bouffe... ok, pas leur bouffe, on va manger celle des allophones à la place, mais quand même.

La loi 101 a fait du bien en tabarnak et doit demeurer. Mais on doit aussi apprendre de notre propre histoire pour ne pas faire en sorte que nos voisins, maris, cousins, employés, concierges, propriétaires, médecins anglos ne sous sortent un moment donné leur propre version du classique de Michèle Lalonde, Speak White, parce que ça ferait dur en sacramant de se faire re-shooter ça dans la face.

mardi 28 août 2012

Proposition afin de savoir à quel point il est possible de changer le système de l'intérieur


 Alors que j'étais assis à la table d'un Subway afin d'y déguster un sous-marin salé, j'ai remarqué qu'à la table voisine, des gens lisaient un journal que le « restaurant » avait mis à la disposition de ses clients. Évidemment, il s'agîssait d'un de ces journaux jaunes, dont la couverture aurait pu causer un sévère traumatisme à n'importe quel enfant (peut-être même n'importe quel adulte) ayant grandi dans une famille qui préfère éduquer avec amour plutôt qu'avec violence.

À ce moment, je me suis demandé pourquoi nous ne nous surprenons guère du fait que ce soit ce type de « journaux » qui est mis gratuitement à la disposition des millions de clients de ces « commerces ». Attention, la question ici n'est pas à savoir pourquoi ils mettent ces « journaux » à notre disposition, mais plutôt pourquoi nous ne nous en surprenons guère.

La raison pour laquelle ces « commerces » préfèrent nous offir ce type de « lectures » plutôt qu'un autre est loin de constituer une énigme. Il s'agit simplement d'un instrument de propagande. Derrière le sang, le sexe et le sport, des valeurs nous sont transmises nous encourageant à consommer, à continuer à manger chez Subway, à continuer à lire ce genre de « journaux », à continuer à voter pour leurs candidats, à adopter leurs boucs-émissaires et, dans certains cas désespérés, les clients interprètent le geste comme une courtoisie de la part du « restaurant ».

Un des éléments les plus inquiétants entourant ce lien entre propagande et mal-bouffe est la portée de celui-ci. Il existe sans doute des millions de personnes qui n'achètent pas de journaux, mais qui les lisent seulement lorsqu'elles se trouvent en ces endroits. Par conséquent, je me suis posé la question suivante : comment combattre l'hégémonie excercée par les journaux jaunes dans les établissement où l'on vend de la mal-bouffe?

J'ai pensé à plusieurs possibilités et j'aimerais bien savoir si quelqu'un les a essayées auparavant et, si tel est le cas, comment l'expérience s'est déroulée. Il y en a une qui a attiré particulièrement mon attention : un professeur d'université achèterait une franchise appartenant à l'une de ces grandes chaînes de mal-bouffe; ce faisant, il contrôlerait quels journaux sont mis à la disposition des clients dans cette franchise en particulier.

À partir de ce moment, une infinité de possibilités a commencé à découler de cette situation hypothétique qui pourrait même, éventuellement, se transformer en un laboratoire. Les employés du professeurs pourraient être ses étudiants. Ils pourraient décider de se syndiquer avec l'approbation du propriétaire de la franchise. Quelle serait la réaction de la « maison-mère » envers celui-ci?

Il pourrait également contrôler les publications qui sont mises à la disposition de la clientèle et inviter des groupes d'activistes à y offrir leurs revues. Si le journal jaune demeurait à l'intérieur de cet éventail d'offres, est-ce que les clients continueraient à le lire de façon si automatique comme c'est actuellement le cas?

Finalement, mon projet est le suivant :
-Un professeur d'université achète une franchise d'une chaine de mal-bouffe pour des fins de recherches.
-Ses étudiants en deviennent les employés.
-La recherche porte sur les limites d'un propriétaire de gauche d'une franchise d'un restaurant de mal-bouffe face aux directives de la compagnie en ce qui concerne les politiques de travail de l'entreprise et la diffusion de « contenus informatifs » ou de propagande.
-L'objectif sera également de répondre aux questions : Cette expérience a-t-elle déjà été faite? Si tel est le cas, quels en ont été les résultats. Si elle n'a jamais été faite, pourquoi?

vendredi 10 août 2012

Surprise Du Vendredi

Bon, je ne suis pas d'accord avec tout le texte, surtout pas la dénigration de la Loi 101 et l'allusion au racisme latent de ''tout ce qui est bronzé'', surtout que bien des bronzés parlent un excellent français (même si, trop souvent, il est en effet 'français de France').

Mais depuis le temps que Le Journal (de Mourial) ne fait qu'exprimer de la merde pure à 100% et des opinions datées, malhonnêtes et populistes, je voulais noter que Mme Bovary Lise Ravary a accouché d'un pas pire texte ce matin.

Car même Jean-Martin Aussant et Amir Khadir ont compris qu'il fallait courtiser et inclure les anglophones dans le débat de société, surtout que pour les moins de 40 ans, de moins en moins se définissent comme ''Canadiens'' (merci, Stephen Harper!).

mardi 19 juin 2012

Le Devoir Impressionne

Pas satisfait d'être le seul journal qui traite toujours objectivement le conflit social actuel (La Presse fait du bon travail, mais non seulement les éditoriaux me frustrent, les chroniqueurs restent campés sur leurs opinions en resassant des arguments pris dans des blogues ici et là et se contentant de justifier les chroniques passées plutôt qu'en amenant des idées nouvelles, et c'est le cas même pour ceux ave lesquels je suis d'accord), Le Devoir donne maintenant dans le Cours d'Histoire Rapide 101 et dans la décortication avancée de la propagande.

Bon, ok, dans l'ensemble, les deux sont des textes critiquant la propagande, le premier celle de Stephen Harper et le second de Jean Charest, mais à deux niveaux différents, en gardant toutefois l'idée de refaire l'histoire en tête. Et ces tentatives sont immédiatement réduites en bouillie.

lundi 18 juin 2012

Jean Charest Responsable

Hehehe:

''Le terrain de la responsabilité me semble un peu glissant pour ce gouvernement, qui a cette vilaine habitude de fuir les siennes…''

À lire!

lundi 21 mai 2012

Bienvenue Au 21e Siècle

Wow.




Et ce ne sont pas juste des ''attaques'' de milliers de visites à la fois qui engorgent le système, ils ont pris le contrôle de ces sites (ou au moins des adresses) pour pouvoir poster ce texte!

Avec Twitter, Facebook, YouTube, les téléphone intelligents (gratuits avec des plans de données) et caméras numériques hyper-abordables (une 14MP coûte moins de 80$ de nos jours), ils ne peuvent plus contrôler TOUTE l'information (bien que les sites de nouvelles continuent d'ignorer les manifestants pacifiques et la brutalité policière)...

Le seul hic, c'est que les aînés (lire 60 ans et plus) n'ont pas accès à cette information alors qu'ils sont - avec les jeunes, bien entendu - les plus à risque de perdre leurs acquis avec toutes les mesures draconniennes prises tant au niveau provincial que fédéral.

samedi 19 mai 2012

Un Fossé Générationnel

Quand les Libéraux de Jean Lesage ont pris le pouvoir, ils ont commencé la Révolution Tranquille qui nous a sorti des années Maurice Duplessis, de l'assouvissement, des années de misère. Ils nous a fait psser des années 30 aux années 50.

La fin des années  60, elle, partout en Amérique du Nord et dans certains pays d'Europe, a été le théâtre de la contre-culture, qui a aussi amené son lot d'avancements idéologiques, égalitaires (femmes, Noirs, sentiment anti-guerre, etc).

L'identité Québécoise, elle, telle qu'on la connaît, a pris son envol au milieu des années 70, avec les shows de la St-Jean sur le Mont-Royal et culminant par la première victoire du Parti Québécois de René Lévesque.

La société a peu et très changené depuis, en même temps. Il y a une grande partie de la population qui croit que tout est encore beau, que nous vivons dans un monde créé par ces événements, mais qui se targue, en plus, d'être plsu '''réaliste'', surtout économiquement.

D'autres veulent modifier notre façon de faire pour qu'elle revenienne plus idéalistes, notamment les jeunes.

Certains ''vieux'' semblent oublier que les principes défendus par les jeunes sont les mêmes que les baby-boomers ont obtenu il y a 50 ans, traitent les jeunes d'enfants-rois et utilisent un ton méprisant quand vient le temps d'un véritable débay de société. Un ton, qui, souvent, rappelle celui du ''s'ils sont pas contents, qu'ils retournent dans leur pays'' du débat des accomodements raisonnables... sauf que la jeunesse, son pays, il est ici.

C'est elle qui devra vivre dedans le plus longtemps, c'est elle qui est ignorée quand vient le temps de le (re)modeler. En plus, on ne parle d'elle et de ses revendications que quand il y a des débordements (de la casse, de la violence - peu importe le ''bord'' qui commence). Crisse - sont pas cons, si c'est juste quand ça pète qu'ils passent à la TV et que le Premier Ministre Jean Charest se pointe le visage - lui qui, en plus de trois mois de crise n'a JAMAIS rencontré les étudiants - ben, ils vont en faire de la casse!

Les boomers semblent oublier que les hopitaux ''gratuits'', l'éducation ''gratuite'', les pensions ''généreuses'' - non seulement ce sont eux qui les ont obtenus, en se battant contre leurs aînés, en se faisant traiter d'enfants-rois, ce sont également eux qui, une fois ayant trait la vache, se sont assurés de la saboter bien comme il faut, à sabrer dedans au point où plus rien n'est gratuit ni généreux - sauf, bien entendu, les contrats gouvernementaux empreints de corruption généralisée.

Tout ça dans le territoire le plus imposé et taxé en Amérique.

On enlève des services aux citoyens pour payer les amis du Parti et la mafia, dont un, Tony Accusro, est milliardaire grâce à ses contrats!

Les boomers, ça chiale quand on parle d'instaurer des péages aux ponts, d'augmenter la taxe sur l'essence... mais les jeunes qui veulent avoir droit aux mêmes services qu'eux ont eu, faudrait qu'ils ''fassent leur part''?

On ne s'est pas compris, Papi.

Ce n'est pas que vous nous avez élevé à tout avoir, tout cuit dans le bec. NON.

C'est que vous nous avez élevé dans un pays démocratique, socialement responsable, qui va prendre soin de ses aînés autant que sa jeunesse, que la prochaine jeunesse. Vous nous avez élevé dans un pays fondé par deux peuples qui s'haissaient et qui finiront inévitablement par se séparer en nous disant qu'il fallait préserver notre identité pour ne pas être perdus quand le temps arrivera.

Vous nous avez élevé dans un pays de Chartre des Droits, où l'ONU nous considérait la Voix de la Raison; qui se soucie de l'environnement et ne donnera plus jamais nos ressources naturelles à des étrangers qui nous ''mangeront la laine sur le dos''.

Vous nous avez élevé dans un pays où être au service de son peuple était de l'écouter, de l'aider à progresser, un pays où on pouvait se permettre gouvernement minoritaire après gouvernement minoritaire pour modérer les points de vue; un pays qui privilégie la santé et l'éducation - deux clés à l'autonomie intellectuelle et économique.

Vous vous êtes battus pour ce pays; nos grand-parents ont souffert pour vous le donner; nos ancêtres s'y sont installer sans savoir qu'un jour, l'Utopie serait presque possible - si seulement ceux qui avaient mis en nous ces rêves n'avaient pas changé leur chemise de bord.

On ne te veut pas de mal, Papi. On va prendre soin de toi, parce que tu as fait la preuve pendant 40 ans que tu n'en étais pas capable. Nos routes sont une risée mondiale, nos hopitaux sont contaminés d'un mur à l'autre, nos citoyens s'engueulent à ne plus rien entendre, nos forces de l'ordre sont trop occupées à prendre des photos des jeunes ou les tabasser pour faire leur vraie job (arrêter des criminels, traquer des voleurs, des violeurs, résoudre des meurtres), le Fédéral rie de nous et à chaque jour brime notre droit de parole, nos buildings s'écroulent, nos maires abusent de leur titre.

Tout ça, c'est vous.

C'est vous comme la peur d'élire André Boisclair parce qu'il préfère dormir (ou pas) avec des hommes, alors que vous n'avez jamais jugé bon d'élir une femme (Kim Campbell, on se rappelle, c'est Brian Mulroney qui l'a placée là quand il a vu qu'il perdrait ses élections).

En analogie de hockey, certains d'entre vous avez été des Pierre Gauthier, d'autres des Réjean Houle; dans la plupart des cas récents, vous avez été des flops monumentaux, des erreurs monstrueuses.

Nous méritons la chance de vous démontrer comment ça pourrait marcher, aprce qu'avec vous, chers dinosaures, nous marchons vers l'extinction.

mercredi 16 mai 2012

Donnez Votre Opinion Sur Le Budget

Avouez que petit à petit, que ce soit au niveau fédéral, provincial ou municipal, le pays dans lequel nous avons grandi disparaît.

Bien que ça ne changera rien parce que le NPD est minoritaire, ce dernier demande notre opinion vis-à-vid le dernier budget fédéral, qui cache des sous-clauses étonnament antoi-démocratiques.

Ils le font par internet, ici.

Voici ce que j'ai écrit:
Le Canada dans lequel j'ai grandi était le leader moral mondial incontesté, qui était écouté par le monde entier et l'ONU quand il prenait la parole, où on prenait soin de nos pauvres, de nos aînés, où on privilégiait l'éducation et la santé, où les libertés individuelles étaient protégées autant que la vie privée, où il était acquis que notre environnement était quelque chose à préserver, où la ''libre entreprise'' n'égalait pas l'abolition de la protection des travailleurs. Celui dans lequel on se dirige ressemble beaucoup plus à une république de bananes, quasi-totalitaire, à moitié monarchique - et je dis ça moins par la ré-introduction de la Reine partout que parce que Stephen Harper gouverne comme un Roi du Moyen-Âge, celui qui volait aux pauvres pour en faire profiter sa cour et ses amis.

jeudi 23 février 2012

Débat Houleux Sur Facebook

Bon, j'en parle parce que les deux étions impliqués dedans... de mon blogue personnel...

Le prix des études universitaires fait jaser sur ma page Facebook...

Pendant que je poste des images telles que:

et


ça jase. Et c'est bien correct.

Mais quand j'ai partagé le statut suivant d'Amir Khadir, la marde a pogné:
Motion de censure visant à faire tomber le gouvernement inscrite par Québec solidaire : Que l'Assemblée nationale retire sa confiance et blâme le gouvernement libéral pour la grave atteinte à l'accessibilité aux études et au droit à l'éducation que représente laugmentation cumulative de 1 625 $ en frais de scolarité pour des études universitaires à temps plein. La motion sera débattue mardi prochain.
Voici le fil de la conversation, qui se poursuit toujours à l'heure actuelle:


Bon, j'ai plus besoin d'un break de mes créanciers que d'encouragement, mais j'apprécie l'aide d'un ami dont la pensée est plus à droite que la mienne... parce que si on ne faisait que s'entourer de personnes qui partagent notre opinion, la palette de couleurs de notre vie serait composée de fluos et de gris, alors que les noirs, le blanc, et les couleurs flashes-sans-être-fluos sont si agréables...

Et Pô Paul s'apprête à se lâcher lousse... âmes sensibles... (c'est drôle, mais c'est rough, en venant de lui, ça fitte avec le bonhomme):


Et ma dernière rétorche avant de déjeuner (en deux parties parce que j'écris des romans):


Vraiment, du grand art!

jeudi 26 janvier 2012

La morale, le journalisme et le sport professionnel

Il n'y a pas si longtemps, Sébastian Hell et moi avons eu une petite conversation virtuelle sur la façon dont les chroniqueurs, blogueurs et journalistes de Cyberpresse couvrent l'univers des Canadiens de Montréal. Je lui exprimais, entre autres choses, mon indignation face à une entrevue que Mathias Brunet a accordée dans une vidéo publiée sur le site Internet Cyberpresse.ca.

Le "reportage" s'attarde à un groupe de fans des Canadiens de Montréal qui ont décidé de s'amuser aux dépends de Scott Gomez, un des joueurs de centre de cette équipe. Scott Gomez, empoche le plus haut salaire de tous les joueurs du Canadien, mais, le 5 février prochain, cela fera un an qu'il n'aura pas compter un but. Par conséquent, certains amateurs de hockey ont décidé de se montrer sarcastiques envers l'athlète et planifient de célébrer son triste exploit en arborant certains objets soulignant l'événement le 5 février prochain.

Il semble donc que La Presse se devait de faire appel à un de ses "experts" en la matière (je ne sais si en matière de sport, sociologie ou psychologie car, on s'entend, il s'agit de stratégie d'amateurs de hockey et non de joueurs ou d'équipe) et elle s'est tournée vers Mathias Brunet qui nous a éclairé avec la réflexion suivante:

"C'est irrespectueux envers l'athlète et, si [ce sont] de vrais fans, ils n'aident pas leur équipe parce que, des initiatives comme ça, on va en parler à travers la ligue et les joueurs -déjà qu'il y en a beaucoup qui n'ont pas le goût de venir à Montréal- ils vont avoir de moins en moins le goût."

Tout d'abord, je tiens à dire que, en ce qui concerne l'anecdote en soi, mes connaissances limitées dans le domaine du hockey me font voir Scott Gomez comme un passeur et non un marqueur. Il y a donc peu de chances que vous me voyiez en train de me moquer de Gomez dans les gradins du Centre Bell le 5 février prochain. Bref, "dans mon livre à moi", reprocher à Gomez de ne pas compter de but, c'est un peu comme reprocher à Mathias Brunet de ne pas s'exprimer sur les grands enjeux moraux de notre société.

Toutefois, il y a du pain, il y a des jeux. Chacun se débrouille comme il peut avec le pain, mais pour ce qui est du jeu, je suis désolé, mais si le fan du Canadien doit désormais se préoccuper de ce que "la ligue" va penser de lui, ce jeu risque de se transformer en névrose.

C'est donc de cela que je parlais avec Sébastian et je lui disais que, honnêtement, les journalistes, blogueurs et chroniqueurs me font chier lorsqu'ils parlent "d'attitude". Vous savez? Cette espèce de psychologie infuse dont la grâce divine les auraient dotées.

En fait, je ne suis pas contre le fait que les journalistes s'aventurent hors de leurs champs de compétences. D'ailleurs, je serais enchanté si cela arrivait plus souvent. Je suis certain qu'on aurait droit à des textes beaucoup plus intéressants.

Cependant, en ce qui concerne La Presse, c'est systématique, la critique se situe toujours par rapport à comment un individu ou un groupe aurait dû agir: les fans du Canadiens ne devraient pas se moquer de Gomez, Cammalleri ne devrait pas dire que l'équipe se comporte en "looser", Subban devrait écouter ses entraîneurs, etc.

Sûrement par coincidence, le lendemain, Sébastian m'a envoyé un courriel intitulé "Au moins un qui défend P.K. Subban". Le contenu de l'envoie ne se limitait qu'à un hyperlien m'amenant à une entrée de blogue de Mathias Brunet dans laquelle il défendait P.K. Subban, l'étincelant défenseur du Canadien de Montréal.

Cela m'amène donc à clarifier ma position quant au travail des journalistes sportifs, des journalistes qui couvrent d'autres domaines et, surtout, des chroniqueurs de La Presse. Alors, je précise que je suis d'accord avec la position de Mathias Brunet en ce qui concerne la situation de P.K. Subban, même si cela n'a pas vraiment d'importance. Je trouve aussi que ce chroniqueur est compétent dans ce qu'il fait en général.

Par contre, ce qui me dérange, c'est le voir donner des leçons de morale comme le font presque tous les journalistes et chroniqueurs sportifs ou non. Il s'agit donc d'un problème relatif à ceux qui pratiquent ces métiers au sein des médias de masse.

Je ne comprends pas ce qui les amène à croire qu'ils peuvent être des spécialistes pour juger l'attitude des joueurs de hockey ou des acteurs sociaux et politiques. Cela me dérangerait moins s'ils essayaient de sortir des lieux communs pour le faire.

Toutefois, leurs commentaires ressemblent à ceux des élèves de primaires qui "stoolent" leurs camarades de classe. On dirait que l'attitude idéal du joueur de hockey ainsi que des acteurs sociaux et politique, selon eux, serait celle d'une espèce de chrétien laïque que l'on voit très bien reflétée dans le titre d'une chronique de François Gagnon sur P.K. Subban: "Plaide coupable et apprends!"

Qu'est-ce qu'ils ont fait pour être si supérieurs à nous tous moralement?