Enfin, te voici revenu dans le monde réel! Je salue ta présence et ton retour...
Je m'attendais à te voir grimper dans les rideaux, c'est vrai. Défendre le droit commun devant le droit personnel, oui. Je te connais bien, et, en général, je m'accorde assez bien à ton diapason.
Nous voulons les mêmes choses: un pays libre, dans notre langue, qui respecte non seulement nos valeurs mais celles de nos concitoyens (peu importe leur origine), élever le niveau du discours, sortir du marasme...
Mais pour vrai? Un scandale sur une 'compagnie' qui donne de l'argent à une école?
Bon, au moins admettras-tu qu'il n'y aurait pas de scandale si Hydro-Québec, notre compagnie à nous tous qui me charge, perso, à moi, trois fois le prix que je payais il y a sept ans pour 'notre' richesse naturelle, aurait aussi donné à une (ou des) école publique(s)?
Ne vas-tu pas admettre, par contre, que dans une société qui dépérit depuis quinze ans (et, ironiquement, un taux d'appui au souverainisme qui chute au même rythme, faut croire que les Québécois aiment se faire avoir), avec un état qui peine à survivre à ses promesses d'améliorer les soins de santé et l'éducation, que subventionner une (ou des) école(s) secondaire(s) est une bonne chose?
Bon, bémol en partant: je ne parle pas de Pepsi qui sponsoriserait un cours sur l'Histoire 101 Pepsi où chaque homme de Cro-magnon serait dépeint avec une bouteille dudit breuvage, mais bien d'une société d'État qui donne du cash sans rien demander en retour (et sans rien obtenir, non plus) dans le seul but d'aider cette école?
Si c'est le cas, je peux vivre avec le fait que j'y vois un pas dans la bonne direction et que tu y vois ''le mauvais'' pas. C'est sûr que c'est un peu croche, subventionner le privé (peu importe le domaine), mais, moi, les questions que je me pose sont plus profondes. Parmi lesquelles: comment enrayer les conflits d'intérêts? Ou: pourquoi le PDG d'Hydro n'est-il pas le produit du système public? Et: s'il avait été issu du système public et qu'il aurait subventionné son ancienne école - y aurait-il matière à scandale?
J'aime que toi, tu voudrais commencer par les plus petits problèmes - et peut-être as-tu raison. Moi, je préfère 'voir global' et voir comment ce cas-ci peut nous aider à avancer en tant que société, tout en déplorant que ledit scandale ait forcé Notre-Dame à laisser tomber le financement (qu'il avait besoin, soit dit en passant). Parce que notre société idéale, je l'espère, sera situé quelque part entre les deux, tout en partageant nos idéaux, parce que comme Bernard Landry et Pierre Falardeau, nous partageons presu'exactement les mêmes idées mais nous nous différencions dans l'application de celles-ci.
Faut dire que je suis issu du privé et toi du public; mon école a formé des gradués du Cégep, et la tienne, a fait partie des bas-fonds d'un classement qui ne veut rien dire - à preuve, tu es entré dans la trentaine, tu fais ta maîtrise à l'étranger dans une université réputée, et moi, la trentaine depuis un an, je me morfonds dans une job qui peine à me donner des heures et je vis mal (très mal).
On pourrait se demander la question-Bougon: c'est qui le cave? - et plus souvent qu'autrement, ce serait moi - le reste du temps, aucun de nous.
Tes points sont valides - en partie parce qu'ils sont aussi les miens. Ne me reste qu'une seule question: s'il faut niveller par le haut et non par le bas (ce que nous prônons tous deux), pourquoi faut-il s'attaquer au haut avant d'améliorer le bas?
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samedi 3 octobre 2009
dimanche 2 novembre 2008
Réflexion sur le duel Cassivi-Falardeau
Ça aurait été bon de lire le texte de depart, celui de Falardeau. Ce qu'il y a de certain, c'est que un dialogue entre Falardeau et Cassivi ne peut pas être autre chose qu'un dialogue de sourds. Cassivi est un ignorant et, à sa propre insu, il défend les intérêts de Power Corp. pendant qu'il pense qu'il jouit d'une pleine liberté d'expression. Ce qu'il ne comprend pas c'est que, s'il a été employé par La Presse, c'est parce que, grâce à quelques journalistes comme lui, La Presse peut continuer à prétendre représenter un évantail varié d'opinions tout en demeurant un journal extrêmement conservateur. Des wanna be think tank comme Cassivi sont complètement innofensifs pour Power Corp et leurs amis. Ils sont la vaseline bien pensante qui permet d'enculer l'opinion publique. Cassivi communique, c'est sa job de communiquer, le problème, et ce qu'il y a de plus grave, c'est qu'il ne communique absolument rien. On lui a enseigné à communiquer des petites histoires destinées à générer des minis catarsis pour nous faire réfléchir et sentir de façon limitée, limitée parce que jamais, au grand jamais, faudrait-il que les mots d'un journaliste de Power Corp. nous fassent agir.
Quand il dit que Falardeau lui donne presque honte d'être souverainiste, il le dit comme si être souverainiste était une genre de maladie héréditaire, comme si le fait qu'il soit souverainiste n'était pas le fruit d'un processus de réflexion duquel en découlerait une décision sur l'avenir social, politique, économique et culturel de la collectivité à laquelle il appartient. Si les propos d'un individu avec lequel Cassivi ne partage que l'intention de répondre oui à la question cruciale sont suffisants pour lui donner "parfois honte d'être souverainiste", je l'inviterais à se requestionner sur le sens qu'aurait pour lui une éventuelle indépendance du Québec. Ce qu'il manque à des pseudo-souverainistes comme Cassivi et des millions d'autres, c'est un minimum de connaissances sur le sens de deux concepts auxquels Falardeau fait allusion dans sa réplique: colonialisme et impérialisme.
Ces deux termes ont un une charge extrêmement lourde car ils sont essentiels pour expliquer comment s'exerce l'oppression sur une collectivité, entendue comme un groupe de sujets sociaux, historiques et politiques. Avant toute chose, ce que les québécois ont en commun, ce qui fait d'eux une collectivité, c'est que chacun d'entre eux est conditionné historiquement, socialement, politiquement et, dans une moindre mesure mais quand même, économiquement par l'impérialisme et le colonialisme, premièrement britannique et autrefois religieux, ensuite fédéral et finalement néo-libéral. Le sens de l'indépendance, dans cette perspective, consiste précisément en la seule sortie possible de ce joug colonialiste et impérialiste. Toutefois, l'indépendance n'est qu'un pas dans cette direction. Ensuite, la collectivité québécoise doit par elle-même trouver le moyen de construire une société libérée de ce joug à la fois colonial et impérial sans non plus succomber à la tentation d'exercer elle même ce type de politiques sur d'autres collectivités qui lui seraient endogènes ou exogènes.
Pour ce qui est de l'expression "japanouille à barbiche", je dois admettre que c'était vraiment gratuit de la part de Falardeau, peu importe le contexte. Ça trahit un manque de capacité à garder son calme, un humour archaïque et dépassé qui date du temps où le Québec n'avait que très peu de contacts avec le monde extérieur parce que colonisé et sous le joug de l'impérialisme britannique et catholique dont Pierre Falardeau est le fruit. Cependant, le fond du discours de Falardeau est plus actuel que jamais et c'est dommage qu'il semble ne rester que lui pour l'exprimer, plus souvent qu'autrement de façon maladroite et dans un langage de baby boomer frustré. Malheureusement, ce ne sont pas de pseudo-souverainistes wanna be think thank comme Marc Cassivi qui vont pouvoir faire en sorte que l'on comprenne mieux ces concepts afin de nous connaître mieux en tant que collectivité.
Quant aux signataires du manifestes pour l'intronisation de David Suzuki au Pantéon des martyrs de la cause verte, ici, vraiment, Falardeau a tout dit, de la façon la plus intelligente, mordace et appropriée que l'on pourrait souhaiter. Du Falardeau à son meilleur. Dommage qu'il ait fallu qu'il commence par dire une stupidité pour en arriver là.
Quand il dit que Falardeau lui donne presque honte d'être souverainiste, il le dit comme si être souverainiste était une genre de maladie héréditaire, comme si le fait qu'il soit souverainiste n'était pas le fruit d'un processus de réflexion duquel en découlerait une décision sur l'avenir social, politique, économique et culturel de la collectivité à laquelle il appartient. Si les propos d'un individu avec lequel Cassivi ne partage que l'intention de répondre oui à la question cruciale sont suffisants pour lui donner "parfois honte d'être souverainiste", je l'inviterais à se requestionner sur le sens qu'aurait pour lui une éventuelle indépendance du Québec. Ce qu'il manque à des pseudo-souverainistes comme Cassivi et des millions d'autres, c'est un minimum de connaissances sur le sens de deux concepts auxquels Falardeau fait allusion dans sa réplique: colonialisme et impérialisme.
Ces deux termes ont un une charge extrêmement lourde car ils sont essentiels pour expliquer comment s'exerce l'oppression sur une collectivité, entendue comme un groupe de sujets sociaux, historiques et politiques. Avant toute chose, ce que les québécois ont en commun, ce qui fait d'eux une collectivité, c'est que chacun d'entre eux est conditionné historiquement, socialement, politiquement et, dans une moindre mesure mais quand même, économiquement par l'impérialisme et le colonialisme, premièrement britannique et autrefois religieux, ensuite fédéral et finalement néo-libéral. Le sens de l'indépendance, dans cette perspective, consiste précisément en la seule sortie possible de ce joug colonialiste et impérialiste. Toutefois, l'indépendance n'est qu'un pas dans cette direction. Ensuite, la collectivité québécoise doit par elle-même trouver le moyen de construire une société libérée de ce joug à la fois colonial et impérial sans non plus succomber à la tentation d'exercer elle même ce type de politiques sur d'autres collectivités qui lui seraient endogènes ou exogènes.
Pour ce qui est de l'expression "japanouille à barbiche", je dois admettre que c'était vraiment gratuit de la part de Falardeau, peu importe le contexte. Ça trahit un manque de capacité à garder son calme, un humour archaïque et dépassé qui date du temps où le Québec n'avait que très peu de contacts avec le monde extérieur parce que colonisé et sous le joug de l'impérialisme britannique et catholique dont Pierre Falardeau est le fruit. Cependant, le fond du discours de Falardeau est plus actuel que jamais et c'est dommage qu'il semble ne rester que lui pour l'exprimer, plus souvent qu'autrement de façon maladroite et dans un langage de baby boomer frustré. Malheureusement, ce ne sont pas de pseudo-souverainistes wanna be think thank comme Marc Cassivi qui vont pouvoir faire en sorte que l'on comprenne mieux ces concepts afin de nous connaître mieux en tant que collectivité.
Quant aux signataires du manifestes pour l'intronisation de David Suzuki au Pantéon des martyrs de la cause verte, ici, vraiment, Falardeau a tout dit, de la façon la plus intelligente, mordace et appropriée que l'on pourrait souhaiter. Du Falardeau à son meilleur. Dommage qu'il ait fallu qu'il commence par dire une stupidité pour en arriver là.
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Pierre Falardeau,
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Faladeau se met encore dans la marde...
Il commence par écrire une chronique dans Ici... en envoyant chier David Suzuki.
S'ensuit Marc Cassivi qui en saute une coche...
Devenu publique, la révolte s'aggrandit: les Cowboys Fringants, André Boisclair, Hubert Reeves et maints autres signent aussi un texte à moitié antifalardiste et très pro-suzukien...
Droit de réplique, superbement écrite.
Conclusion?
Il est passé maître dans l'art de se mettre dans la marde, mais il a la gueule pour gagner son point pareil.
Mais on enlève un bout de point parce qu'il n'a pas su défendre le commentaire un peu raciste du début de contexte. Victoire, mais par décision partagée.
S'ensuit Marc Cassivi qui en saute une coche...
Devenu publique, la révolte s'aggrandit: les Cowboys Fringants, André Boisclair, Hubert Reeves et maints autres signent aussi un texte à moitié antifalardiste et très pro-suzukien...
Droit de réplique, superbement écrite.
Conclusion?
Il est passé maître dans l'art de se mettre dans la marde, mais il a la gueule pour gagner son point pareil.
Mais on enlève un bout de point parce qu'il n'a pas su défendre le commentaire un peu raciste du début de contexte. Victoire, mais par décision partagée.
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