samedi 3 octobre 2009

Pour En Finir (?) Avec Le Financement Des Écoles (Dont Notre-Dame)

Enfin, te voici revenu dans le monde réel! Je salue ta présence et ton retour...

Je m'attendais à te voir grimper dans les rideaux, c'est vrai. Défendre le droit commun devant le droit personnel, oui. Je te connais bien, et, en général, je m'accorde assez bien à ton diapason.

Nous voulons les mêmes choses: un pays libre, dans notre langue, qui respecte non seulement nos valeurs mais celles de nos concitoyens (peu importe leur origine), élever le niveau du discours, sortir du marasme...

Mais pour vrai? Un scandale sur une 'compagnie' qui donne de l'argent à une école?

Bon, au moins admettras-tu qu'il n'y aurait pas de scandale si Hydro-Québec, notre compagnie à nous tous qui me charge, perso, à moi, trois fois le prix que je payais il y a sept ans pour 'notre' richesse naturelle, aurait aussi donné à une (ou des) école publique(s)?

Ne vas-tu pas admettre, par contre, que dans une société qui dépérit depuis quinze ans (et, ironiquement, un taux d'appui au souverainisme qui chute au même rythme, faut croire que les Québécois aiment se faire avoir), avec un état qui peine à survivre à ses promesses d'améliorer les soins de santé et l'éducation, que subventionner une (ou des) école(s) secondaire(s) est une bonne chose?

Bon, bémol en partant: je ne parle pas de Pepsi qui sponsoriserait un cours sur l'Histoire 101 Pepsi où chaque homme de Cro-magnon serait dépeint avec une bouteille dudit breuvage, mais bien d'une société d'État qui donne du cash sans rien demander en retour (et sans rien obtenir, non plus) dans le seul but d'aider cette école?

Si c'est le cas, je peux vivre avec le fait que j'y vois un pas dans la bonne direction et que tu y vois ''le mauvais'' pas. C'est sûr que c'est un peu croche, subventionner le privé (peu importe le domaine), mais, moi, les questions que je me pose sont plus profondes. Parmi lesquelles: comment enrayer les conflits d'intérêts? Ou: pourquoi le PDG d'Hydro n'est-il pas le produit du système public? Et: s'il avait été issu du système public et qu'il aurait subventionné son ancienne école - y aurait-il matière à scandale?

J'aime que toi, tu voudrais commencer par les plus petits problèmes - et peut-être as-tu raison. Moi, je préfère 'voir global' et voir comment ce cas-ci peut nous aider à avancer en tant que société, tout en déplorant que ledit scandale ait forcé Notre-Dame à laisser tomber le financement (qu'il avait besoin, soit dit en passant). Parce que notre société idéale, je l'espère, sera situé quelque part entre les deux, tout en partageant nos idéaux, parce que comme Bernard Landry et Pierre Falardeau, nous partageons presu'exactement les mêmes idées mais nous nous différencions dans l'application de celles-ci.

Faut dire que je suis issu du privé et toi du public; mon école a formé des gradués du Cégep, et la tienne, a fait partie des bas-fonds d'un classement qui ne veut rien dire - à preuve, tu es entré dans la trentaine, tu fais ta maîtrise à l'étranger dans une université réputée, et moi, la trentaine depuis un an, je me morfonds dans une job qui peine à me donner des heures et je vis mal (très mal).

On pourrait se demander la question-Bougon: c'est qui le cave? - et plus souvent qu'autrement, ce serait moi - le reste du temps, aucun de nous.

Tes points sont valides - en partie parce qu'ils sont aussi les miens. Ne me reste qu'une seule question: s'il faut niveller par le haut et non par le bas (ce que nous prônons tous deux), pourquoi faut-il s'attaquer au haut avant d'améliorer le bas?

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