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mardi 7 septembre 2010

Pas De Bruit Dans Mon Plateau

On y revient assez fréquemment...

Depuis un an et demi, des tonnes de petites-et-moyennes salles de spectacles ont fermées: Zoobizarre, Main Hall, Les Saints, Lab.Sybthèse, Kola Note, Le Medley, Le Spectrum, Black Dot, Le Sergent Recruteur, Green Room, Baloo's, LBH, The Pound... sans compter celles qui ont dû déménager ou vendre pour survivre, telles Katacombes, Jupiter Room (maintenant Le Jukebox, à la clientèle de style douchebag/450/cheveux graissés et peau orange/char sport rouge)...


Souvent, pour cause de plainte d'un seul voisin. Maintenant, la Ville et le Plateau ont mis sur pied une nouvelle division policière dévoué au bruit dans leur quartier, appellée 'Noise', qui ont pour mission de donenr des amendes aux bars qui émettent trop de bruit... sans jamais préciser le nombre de décibels requis. Ainsi donc, si l'arrondissement a besoin de cash pour faire ses frais, l'escouade pourrait entrer dans un commerce où aucune musique ne joue et décerner une amende à sa guise, puisque le règlement n'en précise pas la teneur. Hot, non?


Encore plus con: les amendes sont maintenant jsuqu'à 10 fois plus salées qu'avant, et selon la nouvelle loi à Montréal, la notion de ''bruit excessif'' ne tient plus compte de l'heure de la journée (auparavant 23h), donc un commerce peut se voir faire les frais d'une amende même à midi, alors qu'il n'y a aucun voisin autour.



En plus, la ville est, depuis un an, à 'tolérance zéro' pour l'affichage sauvage - les posters de concerts sur les poteaux de lumières ou parcomètres; ils envoient leurs amendes par la poste aux artistes qui se produisent, au producteur du spectacle (si mentionné) et à la salle, pour 2000$ par poster trouvé. Alors que plus souvent qu'autrement, ni l'artiste ni la salle n'ont droit de regard sur la publicité d'un show ni où la pub sera affichée. Ghislain Poirier, DJ de renommée internationale, en parlait en avril dernier.


Le 26 août dernier, dans le cadre de mon festival UnPop Montréal, j'ai booké 6 shows au Parc Des Amériques dans le cadre de la vente trottoir sur la rue St-Laurent, un évènement officiel dont la Ville se vante année après année. Un show par heure, de 16h à 22h, celui de 21h à 22h étant acoustique. À 19h30, pendant la prestation de Desert Owls, deux policiers sont venus faire leur ronde; ils auraient pu envoyer des undercover, mais ils ont choisi d'envoyer deux policiers en uniforme à la place, pour intimider la foule sans raison. Le mood est passé de festif à méfiant. Même les deux enfants qui dansaient ont eu peur de leurs airs de boeufs. À 20h20, ils en ont remis: ils ne sont pas entrés sur le site mais ont demandé à Dead Messenger, le meilleur groupe live en ville, de baisser le son - ce qu'ils ont fait. Nous avons reçu une amende de plus de 500$ pour avoir utilisé des micros pour le set de 21h (Allan Lento avec Will Austin), qui avait été annoncé 'acoustique'... mais ils utilisaient bel et bien des guitares acoustiques - pas ploguées - et le micro n'était que pour la voix, et était bas - au niveau 1 du système de son. Juste assez fort pour se faire entendre à une trentaine de pieds à la ronde, donc une partie du parc.


La nouvelle a fait le tour de la ville et de ses journaux assez rapidement; encore une fois, Poirier s'est porté à notre défense via lettre ouverte.


Si la vie culturelle quitte le Plateau, les morons qui viennent de s'y acheter des condos et qui espéraient la quiétude de Candiac vont y vivre plus paisiblement, il est vrai, mais quand va venir le temps de revendre, ils vont découvrir avec surprise qu'un coin mort, culturellement, ça perd de la valeur. Alexandre Paré, DJ à temps partiel et bientôt maître en urbanisme, s'exprime très bien sur le sujet. Tellement que Cyberpresse a repris son texte.


Un bar qui ferme, c'est souvent une mini-entreprise qui fait faillite - le PIB qui baisse, la valeur mobilière aussi, et quelques cotes de crédit. C'est aussi une ou quelques dizaines d'employés qui perdent leur emploi, un taux de chômage qui grimpe, des travailleurs qualifiés qui nesont pas utilisés. C'est souvent un lieu où des artistes visuels exposent, donc une galerie de moins. C'est un lieu où entre 3 et 20 musiciens se font les dents chaque soir, soit dans le but de divertir les matantes de la Rive-Sud et de passer à Belle Et Bum et CKOI, soit s'investir dans la création originale qui fera de Montréal une ville qui gardera sa réputation actuelle internationale de métropole créative dans d'autres pays. Et c'est aussi perdre un lieu où socialiser en payant trop cher des breuvages alcoolisés dont la majeure partie du prix est une taxe/redevance à la SAQ, donc un impôt indirect. En plus des vrais impôts des employés et de l'entreprise.


Perdre une quinzaine de ces lieux en à peine plus d'un an est inacceptable dans une ville qui se respecte. Dans une ville qui ne veut pas devenir fantôme.


Même Mario Dumont disait, pas plus tard que la semaine passée, que Montréal, désormais, n'était que ville d'évènements - que les grandes compagnies n'y avaient plus leurs sièges sociaux, que les grands manufacturiers n'y étaient plus établis, que les emplois ouvriers, outre ceux de la contruction, y sont somme toute presque disparus. Il ne faudrait pas tuer dans l'oeuf ceux qui vont créer ces évènements...

Quand On Se Donne...

Bon, je vous avertis: rien de nouveau là-dedans. J'aime seulement que ces deux articles sortent le même jour:

1. Un texte de Jean-François Lisée, de L'Actualité, sur les gaz de schiste. Contrairement aux articles qui sont publiés partout, il n'est pas question, ici, de l'impact environnemental de son exploitation, mais bien du côté 'exploiteur' de ceux qui vont venir le cueillir - et du rôle de 'donateur' que le Québec va y jouer. Il y cite Charles Côté, de La Presse, de son article de samedi dernier:
En 2009, les sociétés pétrolières et gazières ont versé 893 millions au Trésor de la Colombie-Britannique pour obtenir le droit d’y faire de la prospection. En 2008, elles ont versé 2,7 milliards. [Dont 1,5 pour le seul gaz de schiste.]
En comparaison, en 2008-2009 et en 2009-2010, au Québec, les permis d’exploration pétrolière et gazière ont rapporté en tout 3,5 millions depuis deux ans.
2.  Le Devoir qui ressasse la vieille nouvelle comme quoi Pepsi embouteille son eau Aquafina dans les robinets de Montréal, et nous les re-vend à des prix oscillant entre $3 et $6 le litre, alors qu'elle paie 10 cents... par 1000 litres pour utiliser l'eau. Pas pire marge de profit.


Parce qu'au Québec, on donne nos ressources à qui veut les prendre. Sauf s'il vient d'ici. Et sauf si la ressource est artistique. J'y reviens bientôt.


C'est drôle, aux États-Unis, Oprah dit aux jeunes femmes que si elles se donnent au premier 'date', les gars ne les respecteront pas et elles seront toujours traitées comme des salopes. Et nous, au Québec, on se fait dévierger nos forêts, nos campagnes, nos lacs, nos aqueducs municipaux, nos gaz souterrains et nos porte-feuilles à tous les jours, sans chialer... et on se demande pourquoi personne ne nous respecte ou nous écoute quand on lève le ton. Juste de même...

mercredi 14 avril 2010

Ghislain Poirier À La Rescousse De La Culture

Depuis le temps que j'en parle aussi - 2005 dans la vraie vie, 2008 en blogues, 2009 en blogues, presque 2010 en blogues - voilà que les médias s'intéressent enfin au problème croissant de la Culture Indépendante qui se meurt dans notre belle ville qui, elle, continue de se vanter sur toutes les plate-formes internationales qu'elle trouve, du Grand Prix aux Sommets Économiques aux manifestations artistiques - tout en donnant des amendes aux artistes qui osent afficher leurs spectacles en public, en fermant par dizaines les petites et moyennes salles de spectacles, surtout celles qui ne sont pas affiliées à Spectra, qui semble être le Propriétaire et Gérant de la Culture-Québécoise-Qui-N'Est-Pas-Angélilienne.

Et si ça a pris Ghislain Poirier pour que ça sorte, soit. C'est un crisse de bon gars, et tout un DJ; son nom a une portée qui, je l'espère, finira par atteindre la bonne oreille au pouvoir - quoiqu'aujourd'hui, dans les bureaux du maire, on disait ne pas connaître Poirier. Faut quand même être ignorant de ce qui se passe dans sa propre ville... faut croire qu'un abonné de l'OSM (pour bien parraître en donnant ses tickets à ses voisins ou ''donateurs spéciaux'') qui va au musée juste quand il y a une occasion de se faire de la presse n'ira pas dans des soirées ''Bounce Le Gros'' qui attirent 2000 personnes au Métropolis...

Bande de caves.