vendredi 5 août 2011

Lagacé Contre-Attaque




Il m'arrive de critiquer Patrick Lagacé - journaliste à La Presse et co-animateur des Francs-Tireurs - pour ses positions idéalistes et idéalisantes à propos de la société dans laquelle on vit, qui, pour lui, abrite plus de bonnes personnes que de mauvaises, et que la proportion de malfaiteurs diminue au fur et à mesure qu'on grimpe les échelons des emplois dits honorables, tels que les policiers, soldats et politiciens. Et journalistes.

Toujours est-il qu'il nous a prouvé, dans un post de blogue hier, qu'il comprend exactement le rôle qu'est supposée jouer la presse dans notre société: celle de démasquer la vérité des clichés de notre monde et de la communiquer au petit peuple.

Les journalistes Américains se réveillent à peine d'une époque (un bon 10 à 15 ans) où ils ont été trop complaisants avec leurs élus, les firmes de bullshittage (relations publiques) et les grandes compagnies, avalant trop souvent les phrases vides et les mensonges pour aider l'État à justifier des dépenses folles ou des guerres injustifiées (qu'on pense au président Bush II et sa guerre en Irak) ou même pour copier-coller des communiqués de presse et prétendre qu'un simple lancement d'album, de film, de voiture ou de shampooing est une nouvelle digne de se retrouver en page fronticipice.

Sans parler des journaux à potins de style News Of The World et National Enquirer...

Le beau Patrick est même allé au front pour défendre un de ses collègues qui s'était fait tasser par un ministre et son équipe en posant une question qui les troublait. Dans ces moments-là, rien d'autre à faire que d'applaudir.

mardi 2 août 2011

Tricoter Serré




Empédocle, philosophe grec, a pondu il y a des siècles la phrase ''tout est politique''.

Plus le temps passe, plus elle s'avère vraie - mais plus elle est banalisée, aussi. La politique, ce n'est pas seulement les gérants véreux de notre existence, les lois, les hopitaux, l'économie...

C'est d'abord et avant tout de s'impliquer pour se rendre la vie meilleure, et la rendre meilleure pour tous. Et parmi les acteurs les plus importants de notre politique actuelle se trouvent... Les Ville-Laines.

Si vous avez manqué leurs apparitions dans Le Devoir et chez Pénélope McQuade, le blogue bilingue de Mimi Traillette (ma Ville-Laine favorite) vous offre ce matin deux liens qui expliquent les raisons derrière leur propension à tricoter en public.

''En route pour la gloire''? Je l'espère bien.

mardi 12 juillet 2011

J'Veux Ben, Là...

... mais y'a des limites.




Déjà que l'item en question a probablement été fait en Chine, la traduction ne m'inspire rien de bon.

samedi 11 juin 2011

Lagacé Commence À... M'Agacer

Patrick Lagacé, de La Presse, se lance ce matin encore à la défense de ceux qui ne peuvent se défendre eux-mêmes, c'est-à-dire les policiers qui tuent des civils dans le cadre de leur emploi.

Après sa prise de position relativement comprenable dans le cas de Freddy Villanuova, ce ''jeune criminel de Montréal-Nord'', le voici ce matin qu'il défend les quatre policiers qui ont tué, mardi matin dernier, un itinérant qui se battait avec un sac de poubelles et un passant, qui ne faisait que se présenter au travail (un employé de l'hôpital Saint-Luc - j'imagine que Stephen Harper et Jean Charest vont appeler ça de la création d'emploi).

Trois balles ont été tirées, deux sur le sans-abris, une sur le passant. Alors que l'arme à feu ne doit être utilisée qu'en dernier recours.

Encore une fois, je suis issu d'une famille qui a incorporé le métier de policier (et de militaire) dans son arbre généalogique, pas un ado anarchiste anti-McDo. Dans tous les corps policiers (SQ, SPVM, GRC) qui les ont employés, jamais un d'eux ne s'est retrouvé dans une situation où la force fatale n'a été utilisée sans être le dernier recours. Même pour le sergent qui oeuvre dans St-Léonard et Montréal-Nord et doit faire face à une guerre de mafieux et de gangs de rue à tous les jours.

Il y a moyen de le faire.


Lagacé, absurde comme lui seul en est capable, y est allé de cette allégorie:

Dans un film américain, Bruce Willis aurait pris la situation en main. Hop, une prise de judo. Hop, une balle dans la jambe. Mais nous ne sommes pas dans un film américain. Nous sommes dans la vraie vie, dans une grande ville nord-américaine.

Le flic nord-américain ne tirera pas une balle dans la jambe de Mario Hamel, en ce mardi matin. Il n'est pas entraîné pour cela. Il est entraîné à tirer au milieu du corps. Il est entraîné à tirer pour tuer.
Si c'est vrai, alors incorporons-donc quelques cours sinon d'arts martiaux alors d'auto-défense de base de style ''un homme contre un homme et son couteau'', le genre de cours qu'un doorman de bar trouve le moyen de terminer en deux semaines, de soir, entre des quarts de travail sur Crescent ou Ste-Catherine où il doit, justement, faire face à des épais armés en état d'ébriété presque chaque soir, sans jamais en tuer un et - plus important encore - sans jamais mourir lui-même. C'est faisable pour un boeuf de 350 livres qui travaille presque au salaire minimum avec son QI sous-normes, ce devrait l'être dans les écoles de police. Me semble.

mercredi 1 juin 2011

"El Rumor del Incendio" face au nihilisme post-moderne lassant de la critique théâtrale québecoise

Je vais me prêter ici à un exercice controversé qui consiste en une critique partiale d'une critique de théâtre que j'ai lue sur www.cyberpresse.ca, publiée le 1er juin 2011. Je dis qu'il s'agit d'un exercice controversé car il est risqué de critiquer une critique, d'autant plus si l'on connaît les gens qui en sont l'objet. Toutefois, en ce qui me concerne, il est nécessaire de m'exprimer sur le sujet parce que je trouve ce texte symptomatique d'un certain nihilisme post-moderne lassant qui règne sur le Québec et dont je tiens les médias de masse responsables en bonne partie.

La critique dont il est question ici, dont l'auteur est Alexandre Vigneault, traite d'une pièce de théâtre que j'ai eu l'opportunité de voir à Mexico, il y a de cela quelques mois, et qui a été présentée à Montréal dans le cadre de la dernière édition du Festival TransAmérique. Cette pièce, El Rumor del Incendio, qui consiste en un amalgame de genres qui appartiennent à la fois aux domaines de la fiction et des narrations qui ne se prétendent point fictives, cherche à reconstruire la vie de Margarita Urías Hermosillo afin de la comprendre elle, mais aussi de comprendre une époque qui pourrait paraître lointaine depuis une perspective post-9/11. Toutefois, il semble qu'au Québec on a souvent tendance à confondre distance et différence lorsqu'il s'agit d'histoire, ce dont je tiens - encore une fois - les médias de masses responsables en bonne partie.

L'exercice auquel se prêtent Luisa Pardo et Gabino Rodríguez, deux des principaux artisans de cette pièce, est beaucoup plus risqué que celui auquel je me prête en ce moment. En effet, il se trouve que Margarita Urías Hermosillo était la mère de Luisa. Il s'agit donc d'une œuvre encore plus partiale que ma critique.

Aujourd'hui, Luisa fait du théâtre alors qu’autrefois sa mère s'était enrôlée dans une des nombreuses guerrillas mexicaines. El Rumor del Incendio est donc le fruit d'une labeur de recherche historique, généalogique, sociologique et politique dont le résultat consiste en un documentaire scénique qui permet au public, mexicain du moins, de réintégrer des éléments qui semblaient être disparus de la mémoire collective.

Entre autre, il est surprenant de voir de quelle façon l'usage ou non de la violence à des fins révolutionnaires ou de lutte contre l'oppression était objet de débat, contrairement à aujourd'hui, où un consensus malsain sur le sujet nous oblige à l'apathie, même lorsque l'on se heurte aux pires injustices, que ce soit venant de l'État ou venant de grandes corporations qui arrachent nos ressources et notre plus-value. Il semble que notre consensus autour de la non-violence aille de pair avec le leur autour de l'usage de la violence, surtout depuis le 11 septembre 2001.

Quoique, dans le cas québécois, ce consensus autour de la non-violence régnerait peut-être depuis l'assassinat de Pierre Laporte. En ce sens, il est intéressant de lire l'article de Pierre Foglia, Le passé qui ne passe pas, dans lequel le chroniqueur nous parle de l'ambiance « d'exaltation » dans laquelle baignait le Québec avant qu'on trouve le cadavre du ministre. En fait, cet article de Pierre Foglia et El Rumor del Incendio ont cela en commun : malgré la distance, les deux documents nous rappellent certaines choses que l'histoire officielle voudrait effacer à tout prix.

Je reviens donc à la critique d'Alexandre Vigneault sur cette pièce de théâtre mexicaine. Ce qui me dérange, ce n'est pas qu'il ne l'aie pas aimé, c'est plutôt qu'en lisant son article, j'ai l'impression de lire le triomphe de l'histoire officielle. Son texte est imbibé d'un mauvais usage du structuralisme prôné à outrance dans les universités québécoises. J'ignore l'université à laquelle ce critique a étudié, mais je me souviens que, lors de mes années de Baccalauréat à l'Université de Montréal, on me tapait sur les doigts sitôt que j'essayais d'aborder le contexte et l'auteur dans un travail d'analyse littéraire. Pourtant, je suis toujours aussi convaincu que l'on en sait jamais trop sur l'auteur et son contexte lorsque l'on essaie de comprendre son œuvre. Je me suis même aperçu que cela rendait la lecture plus passionnante ou moins ennuyante, selon le cas.

Ce qui me dérange, c'est cette plainte : « Or, ce que l'on constate vite, c'est que cette masse d'information est livrée dans une orgie de dates, de lieux, d'acronymes et de noms qui finit par avoir raison de notre indignation et même de notre compassion ». Afin de savoir si elle est légitime ou non, je crois qu'il faut nous questionner sur la fonction de la critique artistique et se demander si celle-ci doit nous indiquer si aller ou non voir une œuvre ou si elle doit plutôt nous apporter un point de vue susceptible d'enrichir notre expérience, peu importe si celle-ci sera positive ou négative. Selon moi, il est clair que c'est la deuxième option qui obtient mon vote, mais lorsque je lis l'article d'Alexandre Vigneault, j'ai l'impression que lui, ainsi que son employeur, penchent plutôt en faveur de la première.

Pourquoi cette « orgie de dates, de lieux, d'acronymes et de noms »? Il me semble qu'un critique de théâtre, de par sa position privilégiée que lui octroie sa profession, pourrait très bien formuler cette question aux artistes qui présentent cette pièce. Malheureusement, la routine du métier de critique d'art ne semblent pas lui donner le temps de comprendre; il faut lui donner l'information à la petite cuillère, déjà cuisinée et mastiquée. Et l'on se surprend de la stérilité culturelle de notre époque...

Ensuite, Alexandre Vigneault en a contre « les tirades informatives et ces lectures mécaniques de lettres personnelles qui auraient pu s'avérer touchante ». Pour ma part, j'aurais peut-être crier au sacrilège si ces lettres avaient été lues sur un ton mélodramatique, aussi subtil eu-t-il été. C'est peut-être ma lecture d'Agota Kristof qui m'a trop convaincu qu'il n'était pas nécessaire que les émotions soient formulées par l'émetteur afin qu'elles soient ressenties par le récepteur.

Toutefois, pour apprécier pleinement ce choix de style de la part de Lagartijas Tiradas al Sol, je crois qu'il faut en savoir plus sur le contexte de production de l'oeuvre. En effet, si l'on croit que le Mexique est un État pas si pauvre que ça, pas si anti-démocratique que ça et pas si violent que ça, on serait en droit de s'attendre à une narration au ton chaleureux. Sauf que, quand on sait que ce pays est submergé dans une violence inimaginable, que les mouvements sociaux y sont de plus en plus stigmatisés, que l'État trouve chaque jour de nouvelles justifications pour utiliser la force et que la pauvreté provoque un des exodes les plus importants sur la planète, on commence à comprendre un peu plus le sens d'utiliser un ton aussi froid. Selon moi, cette voix constitue la métaphore d'une société qui se désensibilise chaque jour un peu plus.

Le critique se défend en disant que « émotion et pensée ne sont pas des antagonismes : en appeler aux affects peut permettre d'entrer dans l'intellect par la grande porte comme en a déjà fait la preuve la compagnie de théâtre documentaire montréalaise Porte-parole ». Je ne connais malheureusement pas le travail de cette compagnie de théâtre, mais pourquoi diantre Lagartijas Tiradas al Sol devraient-ils essayer de reconstruire la vie de Margarita Urías Hermosillo en copiant le style de Porte-parole? De toute façon, lorsque j'ai vu cette pièce, la froideur et l'aspect mécanique de la façon de parler des personnages ont été précisément les éléments qui ont suscité en moi « indignation », « compassion », mais surtout, une envie d'agir contre ce passé qui mitraillait le public. Selon moi, l'émetteur n'a pas besoin de ressentir pour faire ressentir. Je dirais même que, dans la plupart des cas, il est préférable que celui-ci ne ressente pas à ma place.

Il y a autre chose qui m'écorche dans cette phrase. J'y trouve un prélude au climax de l'article que je ne voudrais pas vendre tout de suite. En effet, j'y entrevois quelque chose entre les lignes du genre « on n'a pas besoin que ces étrangers viennent faire ce genre de théâtre ici. Chez nous, on a des gens qui en font et du bien meilleur »; un peu comme si cette troupe et cette pièce n'avait rien à nous apporter de nouveau.

Pourtant, lorsque j'ai vu cette expérience théâtrale qui, au Mexique, a éveillé tant de souvenirs dans le public, qui ont même fait l'objet d'un débat-conférence ayant eu lieu environ une semaine après les représentations, mon premier réflexe a été de me demander si, au Québec, nous avions une quelconque expérience similaire qui aurait pu entrer en dialogue avec la pièce de théâtre. Peut-être que pour plusieurs québécois, la réponse serait non. Toutefois, en ce qui me concerne, je me suis rappelé de ce texte de Foglia mentionné plus haut. Dans les deux documents on trouve l'évocation d'une « exaltation ». Il y a ensuite un certain événement qui met fin à cette exaltation et qui semble laisser place à une terrible angoisse, un certain repentir même...

Autant au Mexique qu'au Québec, on dirait que l'on vit une interminable gueule de bois depuis 1980. C'est partout pareil vous dites? Non. En Bolivie, ce n'est pas précisément cette ambiance qui règne. Même au Vénézuela, où la Révolution Bolivarienne semble s'éroder, ce n'est pas cette impression qui nous traverse.

D'ailleurs, l'exercice de Lagartijas Tiradas al Sol me semble un pas indispensable à franchir afin de changer d'air. Cette troupe de théâtre essaie de comprendre ce qui s'est passé dans une vie et dans une société en ravivant la mémoire de souvenirs agonisants. Au Québec, il n'y avait que Falardeau qui le faisait. Pourtant, n'y a-t-il pas certaines choses importantes du passé qui seraient en train de nous échapper? Par exemple, comment avait été accueilli la Reine d'Angleterre au Québec dans les années soixante? Comment sera bientôt accueilli le couple princier? Pourquoi cette différence ou cette ressemblance? Simple curiosité...

Finalement, le climax de l'article est formulé par Alexandre Vigneault de la façon suivante : « El Rumor del Incendio, malgré l'intérêt et l'importance de son sujet, fait naufrage en raison de cette approche presque totalement désincarnée. La déception aussi suscitée par Asalto Al Agua Transparente (sic) l'an dernier incite finalement à se questionner au sujet de l'attention que le Festival TransAmérique accorde à la jeune troupe mexicaine depuis deux ans... » Si je comprends bien, même si le sujet est important, le Festival TransAmérique devrait considérer cette pièce comme un échec et devrait même penser à jeter la troupe aux poubelles, tout cela à cause d'une « approche désincarnée ».

Au Mexique il y a un proverbe qui dit « dis-moi ce dont tu te vantes et je te dirai ce dont tu manques ». J'ai vraiment l'impression que ce proverbe s'applique très bien à l'affirmation du critique. Lorsque je lis son article, l'ignorance manifeste du contexte de production de l'oeuvre me saute en plein visage et me fournit de sérieuses raisons de soupçonner un « manque d'intérêt » pour le sujet dont il est question. Quels sont ces acronymes, ces lieux et ces dates que l'on nous sert en rafale dans cette pièce? Pourquoi s'y trouvent-ils? Pourquoi le critique s'est-il simplement contenté de se plaindre de cette présence au lieu de chercher à la comprendre? Il existe une différence selon moi entre être critique et être « critiqueux » et, si la pièce traitait d'un sujet « important » et « intéressant », il me semble que la moindre des choses aurait été de faire preuve de sens critique et non pas se contenter d'être « critiqueux ».

De plus, si le sujet abordé par Lagartijas Tiradas al Sol est « important » et « intéressant », il est tout a l'honneur du Festival TransAmérique de réinviter la troupe pour sa prochaine édition. Toutefois, si ce n'est pas le cas, je me demande moi-même qu'elle est l'importance et l'intérêt d'un tel festival. Il est clair que, de mon point de vue, le Québec a tout intérêt à connaître le théâtre du reste de l'Amérique et à faire connaître son théâtre dans cette région du monde, surtout en ce qui concerne la partie du continent que l'on appelle « latine ». Toutefois, je me demande si cet intérêt et cette considération sont partagés par le reste de mes compatriotes.

Vous savez, ici, au Mexique, L'Incendie de Wajdi Mouawad fait salle comble et je soupçonne le FTA d'y être pour quelque chose. Maintenant, Lagartijas Tiradas al Sol ne sont pas non plus les derniers venus. Certes ils n'ont pas l'âge et l'expérience de Mouawad et, proportionnellement, ils ne jouissent pas de la même diffusion. Cependant, leur présence, autant individuelle que collective, est de plus en plus importante. Certains membres de cette troupe ont participé à plusieurs pièces de théâtre et à de nombreux tournages. D'ailleurs, El Rumor del Incendio sera présentée dans plusieurs festivals internationaux, notamment à Bruxelle et à Paris.

Maintenant, le rôle du FTA est-il de faire connaître le théâtre québécois au reste des Amériques ou de faire connaître le théâtre du reste des Amériques aux Québécois? Selon moi, la réponse se trouve dans une dialectique qui inclurait autant la première que la deuxième option. Cela signifie que le FTA doit élaborer ses critères de sélection en se demandant, en quelque sorte, quelles sont les préoccupations de la production théâtrale actuelle en Amériques.

Eh bien, si on lit un peu les journaux latino-américains, on s'aperçoit rapidement que le sujet dont traite El Rumor del Incendio est incontournable : partout en Amérique Latine on cherche à comprendre ce qui s'est passé pendant la « guerre sale ». Regardez, seulement au Chili, on vient d'exhumer les cendres de Salvador Allende; en Haïti, Aristide et Duvalier sont revenus se disputer la mémoire et je peux continuer à vous donner des exemples en Bolivie, au Vénézuela, en Argentine, etc., etc., etc.

Et nous là-dedans? Au Québec, c'était si tranquille que ça à cette époque? D'où vient notre intérêt pour le théâtre de l'Amérique latine au point d'avoir un festival qui en diffuse autant? Serait-ce que notre histoire et notre culture et les leurs auraient plus en commun que l'on serait porter à croire? Afin de répondre à tout cela, ne serait-il pas utile de réaliser, à notre façon, un effort de recherche similaire à celui qu'ont effectué les membres de Lagartijas Tiradas al Sol avec El Rumor del Incendio?

La pièce sera présentée jusqu'au jeudi, 2 juin 2011, chez Prospero.
Pour plus d'information sur le travail de Lagartijas Tiradas al Sol: elrumordeloleaje.wordpress.com

mardi 3 mai 2011

Lettre Ouverte À Gilles Duceppe

Cher M. Duceppe,

j'imagine que le coup a été dur à encaisser. Vous avez toutefois fait preuve de tout un sang-froid lorsque vous avez annoncé votre retrait du Bloc Québécois.

Mais revenons au coup dur. Je ne sais pas si ma position ressemble à celle de mes concitoyens, mais de mon côté, je m'excuse. Profondément. Voyez-vous, vous représentiez mon comté, Ville-Marie, à Ottawa depuis 1990 - et vous y avez fait un travail plus qu'exemplaire: votre parti a été à l'origine de l'éclosion du scandale des commandites; vous avez depuis défendu les chômeurs et la caisse d'assurance-emploi, les pêcheurs des maritimes dans un dossier semblable, les minorités partout au pays, la neutralité internet et décrié les nominations douteuses des Conservateurs dans la plupart des domaines, allant des ports au CRTC. Vous avez aussi été le seul à ne pas lâcher prise quand il était question qu'un ministre Conservateur soit accusé de corruption - sans doute parce que vous étiez le seul parti qui, sachant le Pouvoir inaccessible, n'a pas de membres qui se sont vus offrir des pots-de-vins en échange de contrats ultérieurs.

Ce soir, le 2 mai 2011, j'ai fait ce que les résidents de l'Ontario auraient dû faire: j'ai voté ''stratégiquement''. J'ai vu la montée du NDP et décidé d'envoyer un message au Bloc et aux Conservateurs: il est grand temps de grands changements. Je vous croyais invincible dans votre position de chef de parti ainsi que d'homme droit et de ''chef de parti en qui le public a le plus confiance'' et, malheureusement, j'ai voté pour le NPD pour la troisième fois de suite.  À vos dépens et, cette fois-ci, vous coûtant votre emploi.

Pas que vous auriez pu être vachement efficace à Ottawa, accompagné de seulement 4 autres députés, ça non, mais sachez que pour la plupart des gens que je connais, qui oeuvrent comme moi dans le milieu des arts mais qui sont tout aussi inconnus du grand public que moi, vous demeurez l'homme de confiance pour nous mener vers le droit chemin, celui de l'indépendance.

Mais nous savons également qu'il faudrait toute une dégelée pour que Pauline Marois abandonne la chefferie du PQ, alors vous devrez sans aucun doute ronger votre frein pendant au moins quelques années. Vous pourrez peut-être réfléchir à votre dernière campagne, vous rendre compte que, parfois, il faut dire un NON retentissant à ses propres stratèges losrqu'ils vous suggèrent de sortir les vieux squellettes indépendantistes comme Gérald Larose et Jacques Parizeau des boules à mites ou de passer le dernier droit en compagnie de Mme Marois, un véritable poison politique, comme vous le savez bien (comme Bernard Landry et André Boisclair).

Et il faudra être prêt, dans 4 ou 6 ans, à prendre les rennes. Parce que 4 ans de Stephen Harper et des ses idées réductrices, peu importe les sondages actuels, ça va faire remonter l'indépendance dans les discours et les intentions des québécois de tous azimuts. Et le Québec n'acceptera jamais que Mme Marois soit le premier chef de cet état souverain, parce qu'il sait, de par ses trois ''courses'' à la direction du PQ comme ses ''stages'' aux ministères de l'éducation, des finances et de la santé, qu'on ne peut pas lui faire confiance.

Alors prenez quelques semaines de vacances à Cuba, renvoyez vos stratèges nuls et sans imagination, et affûtez vos armes pour le prochain combat, M. Duceppe, parce que personne d'autre que vous n'est prêt et il ne faudra pas manquer notre troisième chance, pour des raisons évidentes.

Toutes mes sympathies, et encore une fois désolé,


Sébastian Hell
musicien et auteur indépendant
analyste en recherche marketing

lundi 25 avril 2011

Blasélections

Bon, moins ça change, plus c'est pareil...

On risque de se retrouver au même point, au fédéral, dans deux semaines que les cinq (?) années passées...

Comme, au provincial, on va garder les mêmes corrompus qu'avant...

Pendant qu'au municipal, on n'a jamais vu autant d'abrutis au poste de maire dans autant de municipalités à la fois. Et pendant que des ''villes'' des régions en ont des hurluberlus et des religieux, des racistes et d'autres qui refusent de quitter leur poste malgré la grogne populaire, à Montréal, rien ne se passe, sinon que l'érosion du temps fait tomber les buildings et des trous béants dans les routes. Rien ne s'arrange, et ça ne changera pas de sitôt.

Et aux States, ben ils l'ont mis au pouvoir, le gars qui pouvait améliorer leur situation, mais ils ont décidé de lui lier les mains et de lui mettre les pieds dans le ciment, et ensuite ils se plaignent qu'il ne fait rien...

Ce n'est pas pour rien qu'il n'y avait pas de blancs de ce côté-ci des océans, il y a 500 ans: nous sommes incapables de gérer de si vastes territoires et de si belles ressources naturelles sans tout fucker.

dimanche 6 février 2011

Mes Chastes Oreilles Vierges Contre Ma Crinière De Lion

Je ne suis pas certain du décorum, du ''comment faire'', de rien en fait. Je laisse ça entre les mains de quiconque osera s'exprimer sur le sujet.

Voilà: sur mon blogue anglo, je parle d'horoscope. Le classique, dans lequel j'étais vierge, et les nouvelles versions, dans lesquelles je suis maintenant lion, ce qui me sied mieux.

J'ai pensé traduire le texte et le câlisser ici, parce qu'il me semble que ça faisait une éternité que personne ne sévissait dans ce bel cyberespace, mais je ne suis plus intéressé par le sujet - j'ai dit ce que j'avais à dire, et je trouve inutile de m'y repointer le nez.

Faque check ça, comme disent les jeunes: le texte, il est ici. Je ne l'ai pas copié-collé, je mets un lien. À vous d'y cliquer ou pas.

vendredi 17 décembre 2010

Son Confort, Mon Indifférence

C'est drôle, plus tôt ce soir j'écrivais sur mon blogue francophone à propos... d'écrire, justement. De bien écrire. Ce qu'est un texte bien écrit, une bonne phrase. Que plus souvent qu'autrement, c'est une tournure de phrase, un rythme, une ponctuation, une métaphore évidente mais inédite - que c'est rarement des mots qui nécessitent un dictionnaire pour les comprendre.

Et je citais ce texte de David Desjardins, de Voir - cet extrait, plus précisément:
Tu te souviens de cette phrase de ton père à toi le jour de sa naissance à elle: maintenant, tu vas savoir ce qu'est vraiment l'inquiétude. Tu mesures à quel point il avait raison.
Tu te demandes si elle va y arriver. Si elle trouvera quelque chose qui ressemble au bien-être. Pas nécessairement le tien, juste un équilibre, juste un endroit en banlieue du malheur ordinaire et du bonheur aveugle et niais.
Et c'est vrai que la dernière phrase est un petit chef d'oeuvre.

Mais depuis que j'ai fini d'écrire mon post, la toute dernière phrase de sa chronique me pîque dans la tête, comme un anévrisme:
Tu repenses à tous tes amis qui évoluent dans les limbes, en marge de tout. Ah oui, certains comptent parmi les êtres les plus brillants que tu connaisses. Mais ils sont aussi les plus seuls. Et ils portent leur tristesse comme un manteau lourd qui ne les protège pas du froid, bien au contraire.
Pas pu faire autrement que de me sentir visé, désolé.

Y'en a parmi nous qui assument pleinement nos choix qui, additionnés aux hasards de la vie, créent ce que d'autres perçoivent comme étant des trous béants mais que vus de l'intérieur sont des moments passagers qui permettent l'introspection et, espérons-le, poussent à vouloir s'améliorer en tant qu'individus.

Autrement dit, ce n'est pas parce que je n'ai pas de concubine présentement et que j'écris des tounes tristes qui ne me sortent pas de la pauvreté légère dans laquelle je vis que je suis au pire une misérable cause perdue et au mieux comme le personnage de Matt Damon dans Good Will Hunting.

Le froid qui passe au travers mes fenêtres au centre-ville me rappelle la chaleur que j'ai déjà connue. C'est mieux que de paresser douillet dans son confort synthétique et condescendant de blanlieue en jugeant ceux qui, pour l'instant, sont moins chanceux.

Joyeux Noël quand même.