Ok, tabarnak, ça va faire.
Il y a une dizaine de  jours, le vénérable 
Pierre Rinfret, un nom qui sonne à mes  oreilles les mots/compagnies ''
CKAC et 
Journal De Montréal''  a déclaré, à l'émission sportive de 
V, 
L'Attaque À Cinq,  que ceux qui avaient prédit une victoire du 
Canadien (de Montréal)  contre les 
Capitals de Washington ne connaissaient rien au  hockey.
Évidemment, j'étais outré. J'allais écrire une  entrée de blogue l'envoyant promener et démontrant le pourquoi et le  comment de 
ma  propre déclaration selon laquelle le CH allait gagner (en 6,  j'étais 
off d'une partie) - et pourquoi et comment je connaissais  plus le hockey moderne que lui, vu que dans les 19 dernières années,  j'ai vu plus de 3000 matchs de la LNH, mais aussi avec des statistiques à  l'appui (genre que dans les 25 dernières années, le gagnant du trophée  des Présidents s'est rendu en finale de la Coupe Stanley seulement 5  fois, donc que c'était rare, même si, à chaque année, les experts  prédisaient la finale au premier de la saison régulière, en épais; c'est  aussi pourquoi j'avais choisi les Capitals pour finir premiers en  saison mais les Flyers pour se rendre jusqu'en finale, dans l'Est, même  si je les voyais 5e au classement de la conférence, encore, 
off  d'une seule place).
Mais, la vie étant La Vie, j'avais  d'autres chats à fouetter. Comme dirait 
Dédé Fortin, ''l'amour,  la mort, pis toute''.
Mais ce soir, pour la troisième  fois, 
Jean Perron ressort, à la même émission, le même pronostic.  Hey, Champion, ça va faire, me faire traiter de cave.
Surtout  que Perron a la fâcheuse habitude de croire que parce qu'il a dirigé  dans la LNH à une toute autre époque et a gagné une Coupe inattendue  donnée par 
Patrick Roy pratiquement seul, malgré une équipe qui  comptait en ses rangs des futurs membres du Temple de la Renommée tels 
Bob  Gainey, 
Larry Robinson, Roy,
 Guy Carbonneau et 
Claude  Lemieux. Ça se peut, que je n'aille  pas joué dans la grande ligue,  oui, mais j'ai joué jusqu'au niveau junior avec 10 gars qui se sont  rendus dans la LNH, en allant au secondaire avec 4 autres qui s'y sont  rendus, et je regarde, mange et analyse du hockey de 3 continents, 7  ligues et 4 réseaux nord-américains depuis plusieurs années. Ça se  peut-tu qu'en regardant coacher 
Scotty Bowman, 
Jacques Lemaire  et 
Viacheslav Bykov, on en apprenne plus sur le hockey qu'en  étant 
Christian Laflamme qui a quand même joué dans la LNH, mais  pour la pire équipe que le CH ait mis sur la glace?
Sans  compter que pendant 5 étés consécutifs, je suis allé donner des  cliniques sur l'art de garder les buts dans des écoles de hockey avec  des pros de la LNH à mes côtés...
Anyway, le but n'est  pas de me vanter, ni de démontrer que j'ai la science infuse, mais bien  de montrer à quel point ces prétendus ''experts'' se voient plus haut  que leurs téléspectateurs et auditeurs. Le pire, c'est que plus souvent  qu'autrement, ces vantards et morons-là ont des émissions à la télé 
et  la radio, c'est malade. Pour vrai, à part 
Bob McKenzie, 
René  Pothier et, mettons, 
Tony Marinaro pour ses plugs de la mort,  on parle de vétérans du métier, blasés, qui quittent le Centre Bell  après deux périodes et écoutent la fin de la game distraitement dans  leur char (soit à CKAC ou à la super-partisane CJAD)  en s'en allant  chez eux, en parlant sur leur cellulaire avec leur femme pour savoir  s'il reste du lait dans le frigo. Et qu'en plus, la moitié de ces sbires  (allo, Jean-Charles) ont eu leur job au JdM à une époque où écrire sans  faute d'orthographe mais avec une syntaxe de 5e année (primaire) était  considéré comme un accomplissement magistral et valait un emploi de  journaliste.
Je sais que je vais en faire chier plus  d'un avec cette entrée, et probablement même que mon oncle qui anime  l'émission du amtin à CKAC en fera partie, mais j'ai été élevé par le  fils d'un chef de section au 
Montréal-Matin qui hébergeait des  joueurs du CH dans les années 50, 60 et 70; j'ai été élevé à entendre  que 
Maurice Richard a failli être échangé ou même congédié mais  que sa détermination plus que son talent l'ont mené à la gloire.
En  fait, même en deuxième ronde, on a tenté, à la tivi et à la radio (sauf  mon oncle et 
Gabriel Grégoire, qui sévissent à la même émission),  de me faire la morale en me poussant ces mêmes leçons: Pittsburgh va  gagner parce que Crosby, contrairement à Ovechkin, a du coeur, de la  détermination, c'est un vrai leader.
Constat final:  Ovechkin: 5 buts, 5 passes, 10 points, 60 tirs au but en 7 matchs contre  le Canadien; Crosby: 1 but, 3 passes, 4 points, moins impliqué et  spectaculaire que son coéquipier Malkin - et des dizaines d'exemples de  problèmes de comportement, de braillard à mauvais perdant, vraiment pas  des qualités de leader, de capitaine. C'est qui, le chokeur, maintenant?
Et  l'important, l'essentiel?
Ce n'est pas qu'un joueur  hausse son jeu d'un cran, c'est qu'une équipe le fasse, contre  l'adversité.
Crosby a été menotté par le moins élégant  patineur de la ligue (
Hall Gill) et une verte recrue (
P.K.  Subban). 
Dan Bylsma n'a pas voulu tenter de contrer le  meilleur franc-tireur des séries (
Michael Cammalleri) de la même  façon, en se disant que ''dans un café, la crème remonte toujours à la  surface'', une déclaration toute-Pittsburghienne: le dernier à l'avoir  fait, c'est 
Jaromir Jagr, en séries contre les Islanders, en  1993. Les Islanders ont gagné et se sont rendus en finale de conférence,  qu'ils ont perdue, aux mains... du Canadien.
Se  rappeller ça, c'est connaître son hockey. Demandez à votre confrère 
Marc  De Foy, il vous dira la date exacte de la déclaration de Jagr. Et  de Bylsma. Il pourrait même vous en sortir une similaire d'
Alex  Delvecchio, si ça se trouve.
Et connaître son  hockey, ça veut dire savoir quand ne pas parier contre un gardien 'hot'  comme 
Jaroslav Halak; si vous ne savez pas qui il est, j'en parle  
ici  et 
ici  sur mon blogue sportif, les grands. En séries, ça prend un gars dans le  filet qui n'a pas peur de se mesurer à des adultes, pas un gars qui a  gagné le championnat mondial junior à 19 ans, deux ans plus vieux que  ses adversaires. D'ailleurs, pour une comparaison pas trop flatteuse de 
Carey  Price et 
Jamie Storr, qui a accompli beaucoup plus que Price  dans sa carrière, un 
petit  coup d'oeuil rapide ici vaut la peine.
Tout ça  pour dire ceci: le Canadien n'a joué avec un alignement complet que 5  fois dans l'année; les joueurs qui ont manqué la majeure partie de la  saison, les vrais, les leaders du club, ne sont pas fatigués; avec nos  gars des mineures et de 3re trio, on a réussi à faire les séries; notre  gardien est en confiance; et bien que le CH aime perdre contre les  Thrashers, les Islanders, les Hurricanes et les Leafs, ces clubs n'ont  pa fait les séries. Les Capitals, eux, oui. Et nous sommes allés les  battre chez eux alors que vous ne donniez pas cher de leur peau. Nous  avons aussi toujours donné du fil à retordre aux Pens (encore une fois,  sans nos meilleurs éléments), comme aux Sharks.
Ce  n'est pas sorcier, ce sont des faits. Ils sont là, à la portée de tous.
Le  hockey se joue sur la glace, messieurs, pas sur du papier. Ça donne des  Coupes à la Caroline et à Tampa, en fin de compte, et ça donne des Sharks qui se  font habituellement éliminer rapidement. Ça donne des Canucks en  vacances et des Flyers (l'attaque la mieux équilibrée de la ligue et le  joueur le plus salaud à la défense) qui tentent de faire l'impossible.  Et c'est tout prévisible, c'est 
drette-là dans vos faces.  D'ailleurs, j'avais prédit les Flyers en 7 contre les Bruins - j'ai hâte  à demain.